anna, et on recommence

rur@lcoolique, finalement, tu vois, ce soir, je me laisse aller, je bois. J'ai passé une plutôt chouette journée de vacances, me suis occupée de moi (kiné, tenté de revendre un vélo, petit lèche-vitrines), et me suis permis une demi IPA en terrasse, chez mon ancien bistrot. Là, une connaissance vient me parler, ses soucis, ses peines, je veux m'en aller au bout d'un temps, non : arrive une autre connaissance, une connaissance handicapée qui a beaucoup souffert de la période covid, qui sort peu : je reste. Un assez long temps. Enfin, je décide de déclarer forfait (marre d'écouter ?), et... quoi ?... je me dirige directement vers le caviste où j'achète ma bière locale préférée plus une bouteille de blanc. Pour rentrer chez moi et BOIRE. L'homme ouvre une bouteille de rouge - je n'en veux pas. Je bois mes bières "locales IPA" et "mon" blanc préféré.
Je suis saoulée, un peu, pas encore défoncée, non, la quantité n'est pas suffisante. Mais je me sens (faussement) libre, (faussement) allégée. Faussement. Mais ça fait du bien - sur le moment.
Je vais bien (??) et je bois.
Et demain, je m'en voudrai.
Etc.

c'est difficile d'y arriver seule Anna, il te faut des soignants autour de toi, on ne se débarrasse pas de l'alcool juste parce qu'on le veut mais ça tu le sais. Donne toi les moyens Anna, tu en vaut tellement la peine 

C'est là, où tu peux voir toute la traitrîse de l'alcool. Hier, il t'a attiré avec juste une bière, aujourd'hui, c'est les bières plus la bouteille et demain, tu connais la suite, à part que tu seras sans doute pas assez bien pour boire à nouveau, quoique ......
Je suis triste de te voir t'enfoncer dans l'alcool, en le sachant, en en étant consciente et en y allant tout de même...C'est une horreur ce produit, il nous prend à son piège à tous les coups...
Si on ne construit pas une barrière d'aide solide autour de nous, on ne peut pas lui résister.
Pour l'alcool tu as eu quoi comme aide, jusqu'à présent ??? Tu étais traitée pour ta bipolarité, qui semble stabilisée, il me semble, mais je ne me souviens pas si pour l'alcool tu as fait quelque chose.
Il serait peut-être temps d'envisager de te faire aider, ce n'est pas par hasard que tu es revenue sur le forum, tu savais ce que nous allions te dire et peut-être l'attendais -tu ? En tout cas, ne laisse pas l'alcool avoir ta peau, tu vaux tellement mieux que ça....Tu peux aussi être bien plus forte que tu ne le crois...Nous sommes tous autour de toi....
gros bisous...

Hello Anna, et oui quand on remet le doigt dedans... Ca n'en reste jamais là et on en veut toujours plus. 

Comme on dit : un verre c'est trop et un million ne suffiront pas.

Je me posais une question : est ce que tu veux vraiment arrêter ou bien juste freiner la conso pour limiter les dégâts ?

Je vous écoute - ou plutôt : je vous lis, mais c'est comme si j'entendais vos voix.
Vous visez juste, comme toujours ; est-ce que je me fais aider ? pas vraiment ; est-ce que je veux une abstinence totale ou est-ce que je rêve d'une consommation contrôlée ? Mon fonctionnement (mon corps, mon esprit) ne me permet pas une consommation contrôlée. Alors quoi ?
Eh bien, il faudrait que je rencontre quelqu'un, une personne compétente, formée, qui soit capable de me toucher, de me parler, sans que je sente le formatage, et qui soit en capacité de m'aider...
J'aime l'ivresse, et le sentiment de m'échapper d'un quotidien corseté, bien pensant, sage et non dérangeant. Mouais... suis sûre qu'on n'a pas besoin de l'alcool pour échapper à ça, mais faut être sacrément solide et courageux...
En tout cas, ce soir, je "m'échappe", je fuis - un lâcher prise provoqué qui m'est apparemment nécessaire...

SHALE a écrit:C'est là, où tu peux voir toute la traitrîse de l'alcool. Hier, il t'a attiré avec juste une bière, aujourd'hui, c'est les bières plus la bouteille et demain, tu connais la suite, à part que tu seras sans doute pas assez bien pour boire à nouveau, quoique ......
Je suis triste de te voir t'enfoncer dans l'alcool, en le sachant, en en étant consciente et en y allant tout de même...C'est une horreur ce produit, il nous prend à son piège à tous les coups...
:

Bonjour,

Pour moi, ce n’est pas l’alcool qui est traitre. Ce n’est pas l’alcool qui t’attire …
Nous sommes tombées dans un piège, oui. Mais, soyons honnêtes, une fois dans notre vie.
Ce produit est sans doute toxique, oui.
Il n’est point besoin de diaboliser l’alcool ainsi.
Il y a déjà suffisamment de diablotins sans en rajouter.
Anna, tu écris la vérité.
Simplement la réelle et crue réaliste vérité.



Et merci de l’écrire ainsi.

L'alcool comble un manque, un manque que nous avons en nous depuis très, très longtemps, souvent depuis la toute petite enfance. Il est nécessaire de trouver quel est ce manque et d'essayer de le remplir différemment...Mais c'est un travail de longue haleine, un travail difficile...
Mais surtout il ne faut pas oublier que l'alcoolisme, c'est une maladie évolutive, avec l'alcool, on s'enfonce toujours plus loin, parfois jusqu'à un point de non-retour, et là, c'est l'enfer. Je peux en parler, j'ai réussi à m'en sortir et je compte bien ne jamais y retourner..

Merci pour vos mots, encore.
Levée à 10 h et demie, sans souvenir de la fin de soirée - même pas le souvenir de mes derniers posts ici...
Pour conjurer, contrer le désagréable lendemain de cuite, j'ai entraîné l'homme et la chienne dans une longue promenade, jusqu'à un grand square ombragé. C'était bien.
Maintenant, je suis... découragée. Qu'est-ce que je veux, exactement ? Lutter pour réussir ? Ou me plaindre gentiment de temps en temps ? et continuer cahin-caha, mollement, insatisfaite mais pas suffisamment pour réagir, agir, m'en sortir ? Qu'est-ce que je veux ??!! ... ... ... J'en sais rien.
Comment trouver la bonne personne, celle qui pourrait m'aider, me guider, m'accompagner ?

En 2009, j'ai passé 3 jours dans un centre de cure, dans les Pyrénées ; ça s'est très mal passé, mais il faut dire que j'étais transférée de l'hôpital psy où j'étais internée. Au bout de 3 jours j'ai obtenu qu'on m'y ramène (quel gâchis !).
En 2010, j'ai consulté deux fois, peut-être trois, un addictologue du CHU ; sa parole était tellement bateau, convenue !... J'ai abandonné.
En 2012-2013, j'ai entrepris une thérapie TCC (cognitivo-comportementale) avec mon médecin généraliste ; un long travail, avec des exercices hebdomadaires. Ça a dû m'aider, un temps. Surtout : j'ai arrêté de fumer (octobre 2014).

Voilà les quelques aides que j'ai cherchées. Vous avez raison, je n'y arriverai pas seule.
Lors d'une des dernières consultations avec ma psychiatre, elle m'a fait redire les pour, les contre, qu'elle a notés sur un papier. Je suis partie avec le bout de papier ; il traîne au fond de mon sac à main.
Comment trouver la bonne personne ??...

Ben ta psy. semble faire le job !

La bonne personne, c'est toi, car personne ne peut faire à ta place. Te montrer le chemin, t'encourager, te questionner pout t'amener à réfléchir, ça c'est ce que les autrzs peuvent faire. Mais a un moment c'est toi qui tranche, qui décide et surtout qui te met en mouvement. Et ça personne ne le fera pour toi, parce qu'il est impossible de se substituer à toi, de vivre ta vie pour toi.

C'est toi qui a la clef du changement ; n'attend peut-être pas ta prochaine vie, je pense sincèrement qu'on n'en a qu'une...

Encore une fois, je partage entièrement l'avis de rur...Anna pourquoi ne ferais-tu pas une cure comme celles des CALME, même cure que le SHALE qui hélas n'existe plus. C'est un mois de ta vie rien que pour toi, c'est un cadeau énorme que l'on se fait. Pour moi il y a eut un avant le Shale et un après, je peux t'assurer que je préfère de beaucoup vivre l'après...
Réfléchis, Anna. Ce n'est pas un hasard si tu es revenue vers nous, tu savais ce que nous allions te dire , mais il te fallait vérifier que nous n'avions pas changé...Alors comme tu le vois, nous sommes les mêmes, il y a eu des évolutions dans nos comportements, mais fondamentalement, nous sommes les mêmes....

Je sais que je vais avoir un levé de bouclier, mais je m'en fiche. 
Alors,  sincèrement je ne vois guère qu'une hospitalisation pour un sevrage suivie d'une postcure.  
Si le Calme te rebute, il y en existe plusieurs autres,c'est à voir avec ton addictologue du csapa ou ton médecin traitant. 
Les ressources tu les as enfouies en toi, mais pour cela tu devras passer par la case sevrage avec l'esprit clair pour effectuer un travail de fonds durant ta postcure. 
Voilà, toutes les autres méthodes n ont à l'évidence pas fonctionnées, alors il essaie d'affronter le problème à bras le corps et donnes toi les moyens. 
J'ai picole les 2/3 de ma vie, le jour où j'ai choisi de poser le verre je ne me suis plus posé de questions et j'ai foncé.  Une et la bonne.  
S'il en faut plusieurs c'est pas grave, tu recommences et un jour tu seras enfin libre. 
Tu as mis du temps pour boire, il t'en faudra aussi pour te reconstruire. 
Mais je peux t'assurer que pour rien au monde je regrette mon choix. 
Courage. 

Tulipe, pourquoi veux-tu avoir une levée de bouclier, je conseille à Anna la même chose que toi !   Je lui propose le CALME car le sevrage est compris dans la cure, sur les 4 semaines, la première est consacrée au sevrage, les autres au travail sur soi, et quel travail !!!

Parce qu'avec tous les blabla, laissez le malade décider de son choix, ne le forcez pas ect....au bout d'un moment il est nécessaire de lui mettre les yeux en face des trous. 
Le calme vous n'avez que cette cure la en tête.  Il en existe d'autres aussi bien. 
Comme c'est celle que vous avez faites c'est toujours celle proposée.  
Beaucoup de hôpitaux ont des accords avec des cures, ils font un suivi csapa, cure. 
Je n'avais pas vu vos messages je  suis sur mon téléphone, comme d habitude.
Sinon elle peut envisager un sevrage hôpital puis un suivi en hôpital de jour, mais c'est plus long. 
Une postcure c'est l idéal. 
Pourquoi ne pas venir en discuter en caméra cachée au mab, si tu as peur du regard des autres.  Nous sommes tous dans la même galère,  ou avons été, on se comprend entre nous bienveillance et tolérance sans aucun jugement.

pourquoi veux tu arrêter l'alcool Anna? c'est une question bizarre mais pour être convaincue et se donner vraiment les moyens d'arrêter il faut être sure que l'alcool est mauvais et qu'il n'apporte plus rien, du moins plus de désagréments que d'avantages, es tu convaincu de vouloir cesser de boire de l'alcool? parce que si tu as un doute, si tu penses encore que l'alcool est "bon" pour toi ,même une infime partie de toi, tu trouveras toujours des trucs qui ne vont pas aux aides que tu essayeras  3 jours de cure? 3 séances chez l'addictologue, des séances de TTC qui marchent mais qui pourraient te pousser à stopper l'alcool donc stop .... C'est juste une question Anna, où en es tu avec cette idée de quitter l'alcool?
A l'epoque où tu as arrêté, tu etais vraiment bien avec cette idée de ne plus boire du tout, aujourd'hui, où en es tu?

Oui, Cristal, tu poses la bonne question. Je n'en sais rien. Je ne sais pas où j'en suis. Je ne sais pas ce que je veux. Je patauge.

Anna, je pense que c'est sur cette question-là qu'il faut que tu te penches sérieusement... Et comme je te l'ai déjà dit, n'oublie pas que la maladie alcoolique est évolutive, ce qui veut dire que tu ne sais pas, si tu n'arrêtes pas, à combien de verres, tu en seras dans un an ou même moins..

tulipe noire a écrit:[...] de lui mettre les yeux en face des trous.

C'est ce que nous nous employons à faire, tous, ici.  Avec différents styles...

Je ne comprend pas où ça coince, je suis aussi sur le téléphone et pourtant je lis tous les messages, dans les différents fils.

@Anna : évidemment qu'il faut que tu prennes parti, tu es engagée dans la descente et tes freins ne suffisent pas, en ce moment. Une bière a suffi pour appeler une grosse cuite dès le lendemain. c'est un signe qui ne trompe pas.

C'est à toi de décider où tu vas, mais du côté de la consommation tu ne peux guère te mentir, en ce moment.

 

De toutes les façons,  tout doit venir de TOI.

Je suis allée une première fois suivre un sevrage à l'hôpital pour avoir la paix avec ma fille et mon ami,  tout en sachant pertinemment que moi je ne voulais pas arrêter de boire Malgré tout j ai tenu une abstinence durant 8 mois,  le 1 er janvier j'ai bu une coupe de champagne à minuit,  à minuit 30 la bouteille était terminée  ..la suite je vous laisse deviner.  Mais le jour où on m'a annoncé mon diabète dans la minute qui suivait je téléphonais à l'hôpital pour un sevrage puis une postcure. 

Alors,  tant que toi tu n'as pas une envie profonde de poser le verre, suite à un problème grave de santé,  ou te réveiller un matin et de te dire "je vaux mieux que ça " ou une réflexion qui ne passe pas ou ....d  en 'avoir marre d'en avoir marre  des trous noirs   des gueules de bois pas possibles, de la honte et de te sentir une grosse nulle incapable de te contrôler après avoir exagéré,  d'avoir besoin de ce poison pour avancer, surtout de te dégrader doucement mais sûrement vers le trou pour de bon.

 Nous on peut juste te regarder sombrer doucement mais sûrement en tirant sur la sonnette d'alarme de différentes manières effectivement. .

Relis bien ma signature.

anna a écrit:Oui, Cristal, tu poses la bonne question. Je n'en sais rien. Je ne sais pas où j'en suis. Je ne sais pas ce que je veux. Je patauge.

Alors prends le temps de te pauser , de t'écouter TOI et de suivre ton instinct  Pour le moment, ne vis qu'aujourd'hui , comment te sens tu aujourd'hui Anna?

Eh bien... dans mon "journal d'alcool", tout à l'heure j'ai écrit : J'aime boire, mais je me sens tellement bien quand je n'ai pas bu. Voilà où j'en suis.
Autre chose, écrite aussi ce matin : Je pourrais le faire pour mon corps, qui m'a portée jusqu'ici ; il vaut bien ça, à défaut de moi. (Comme si mon corps n'était pas moi, je sais, drôle d'idée. En tout cas, l'idée est : mon corps vaut plus, vaut mieux que moi.) Ça décante... 
Ah oui, et cette nuit, j'ai cherché les adresses de csapa autour de chez moi.
C'est tout.

C'est tout et c'est déjà le début d'une réflexion qui peut durer un certain temps, mais c'est important..

C'est tout dis tu ?? c'est énorme Anna, tu es entrain de te regarder, de te ressentir et c'est nouveau, de partir de toi. C'est un très très bon début au contraire, laisse venir Anna, tu es sur la bonne voie

Guère de réflexion ce soir. L'homme a voulu aller boire un verre en début de soirée ; j'ai dit : "Moi, je n'ai droit qu'à un seul verre." On est allés au café avec la chienne, j'ai bu un demi, lui un verre de vin blanc, puis on a continué la promenade. J'ai bu ce demi avec plaisir. J'ai eu plaisir, et contentement, à n'en boire qu'un. C'est peu, et ça s'appelle du contrôle, qui est épuisant à la longue. Mais... au moins ça. Demain matin, je serai fraîche pour aller chercher une poignée de porte ancienne en brocante et manger des huîtres avec de l'eau pétillante citronnée.
Un pas après l'autre. Sur quelle route exactement ? Je verrai bien, je finirai bien par comprendre quelque chose, et décider quelque chose. Croire à quelque chose. Un jour.

Coucou!

J'avais écrit un message hier mais je l'avais supprimé pensant qu'il n'était pas approprié, mais je vais le réécrire.

J'ai l'impression que tu as conscience que l'alcool te mènes à de sombres choses et cela t'effraies, mais tu penses qu'être dans une démarche d' arrêt annule en partie les effets néfastes de l'alcool. Tu as pris la démarche d' arrêt comme moyen pour continuer quelque part. 

C'est un ecartellement qui dois être dur à vivre, c'est déjà une de ces sombres choses inévitables que la conso amène. Autres choses sombres inévitables : la peur, l'obsession, le manque, la glissade.

Bravo ! Tu as tenu ton pari, ce n'est pas rien !

Tu chemines, tu es en train de penser ton rapport à l'alcool, de t'observer, comme le notait Cristal et mine de rien d'entamer un changement. Tout petit mais un changement quand-même.

Quel chemin ? Le tien. Qui d'autre pourrait vivre ta vie ? Tu sais qu'il est bordé d'un fossé profond et plein de ronces où tu tombes parfois quand tu cherches un refuge.

C'est peut-être sur cette quête insensée que tu pourrais agir. Pas besoin de croire quoi que ce soit, mais tu as probablement encore à apprendre sur toi-même. Nous sommes nombreux à avoir du mener notre propre enquête pour nous éloigner durablement de l'alcoolisme ; car il ne suffit pas toujours d'arrêter de boire pour aller mieux.

Objectif huîtres, donc, pour aujourd'hui. Une idée d'un petit défi pour ce soir ? Pour éviter les ronces ?...

Courage, il y a aujourd'hui, c'est le seul moment où tu peux agir. Je te souhaite un chemin agréable.


P.S. Adeon a posté pendant que j'écrivais. C'est très vrai, ce qu'il souligne, ça fait partie du tableau.