lutte contre l’alcool
Témoignage d'un buveur guéri et heureux
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Témoignage d'un buveur guéri et heureux
Je vous mets le témoignage d'un ami qui est à Vie Libre et je trouve que ce témoignage est très complet et apporte beaucoup à ceux qui le lisent....
Témoignage d'un buveur guéri heureux
Yves Mouchet·Vendredi 1 février 2019
Pour la descente aux enfers, comme dans toutes les conduites addictives, je serai bref car le sujet est souvent développé avec des parcours de vie quasi parallèles pour chaque malade :
- La découverte et l'initiation au produit avec le plaisir procuré
- Une fragilité ancienne ou un vide à combler
- L'habitude et l'accoutumance induisant une consommation accrue
- Le mésusage passant du plaisir à l'usage médicamenteux
- L'installation progressive de la dépendance avec la perte de contrôle
- Le passage de la lune de miel à la lune de fiel
- Le déni qui s'installe pour survivre
- Les pertes sociales, affectives, économiques qui se font plus lourdes que les avantages
Bizarrement malgré tout cela, au bout de ce parcours certains ne trouveront jamais leur fond et continueront jusqu'à ce que mort s'en suive. D'autres en revanche toucheront ce fond pour rebondir et accepteront l'aide des professionnels et les mains tendues des associations pour tenter un retour à une vie hors produit. Cela exige travail sur soi indispensable et essentiel.
Le préalable c'est aussi d'avoir suffisamment d'humilité pour accepter de se faire aider car si le malade reste acteur de sa guérison, comme dans une pièce de théâtre il a besoin des utilités tout autour de lui. La maladie est solitaire mais la victoire et la guérison collectives.
C'est le chemin que j'ai accepté de prendre il y a bientôt 27 ans, celui de l'abstinence heureuse qui est d'abord un objectif avant de devenir un moyen ou un itinéraire, à mesure que l'on avance jour après jour. La nécessité c'est d'avoir une vie meilleure sans produit, alors il faut changer de vie, d'habitudes ce qui n'est pas si simple.
En plus il faut aussi changer de vision sur la vie. Il faut du temps pour regagner un peu d'amour propre, de confiance en soi, réapprendre à relever la tête sans regarder le bout de ses godasses, oser croiser le regard des autres, recommencer à sourire.
Il faut se redonner confiance, s'accorder une nouvelle chance, savoir faire face aux problèmes du quotidien pour les résoudre au mieux au lieu de les fuir comme avant.
C'est cela le chemin de résilience et on y grandit chaque jour, de résistances en petites victoires sur soi et sur l'alcool, pour passer de la honte à la fierté.
Le remède pour ne pas replonger c'est de ne jamais oublier et les rendez-vous avec les associations d'entraide sont des piqûres de rappel d'une grande efficacité. Pour ceux qui ont la chance d'intervenir dans les centres de cure afin de proposer de l'aide aux malades, c'est une sorte de formation continue grâce à ses échanges car on apprend et on prend des autres autant qu'on leur donne.
Les expériences des uns ou des autres sont toujours instructives et riches en enseignement quand on veut bien les écouter et les comprendre. Le monde associatif peut devenir une superbe béquille pour conforter sa guérison et la vivre de façon plus facile. On y trouve écoute, bienveillance, stimulation et encouragements.
La revalorisation du malade aide à la reconquête de son amour-propre bien écorné par le passé. Il y a toujours des anciens pour vous pousser et bousculer les barrières de la timidité qui nous sclérosent. Ils vous incitent à faire, à agir, à prendre progressivement un nouvel essor d'abord au sein du groupe puis à l'extérieur.
J'ai moi-même bénéficié de ce climat positif pour accepter des responsabilités au sein de l'association d'abord, puis de participer au CA des Centres Sociaux pour y représenter l'association. Ensuite j'ai aidé puis cédé ma place à une autre malade, tout en continuant à titre individuel jusqu'à y accepter un poste de coprésident pendant plusieurs années.
Témoignage d'un buveur guéri heureux
Yves Mouchet·Vendredi 1 février 2019
Pour la descente aux enfers, comme dans toutes les conduites addictives, je serai bref car le sujet est souvent développé avec des parcours de vie quasi parallèles pour chaque malade :
- La découverte et l'initiation au produit avec le plaisir procuré
- Une fragilité ancienne ou un vide à combler
- L'habitude et l'accoutumance induisant une consommation accrue
- Le mésusage passant du plaisir à l'usage médicamenteux
- L'installation progressive de la dépendance avec la perte de contrôle
- Le passage de la lune de miel à la lune de fiel
- Le déni qui s'installe pour survivre
- Les pertes sociales, affectives, économiques qui se font plus lourdes que les avantages
Bizarrement malgré tout cela, au bout de ce parcours certains ne trouveront jamais leur fond et continueront jusqu'à ce que mort s'en suive. D'autres en revanche toucheront ce fond pour rebondir et accepteront l'aide des professionnels et les mains tendues des associations pour tenter un retour à une vie hors produit. Cela exige travail sur soi indispensable et essentiel.
Le préalable c'est aussi d'avoir suffisamment d'humilité pour accepter de se faire aider car si le malade reste acteur de sa guérison, comme dans une pièce de théâtre il a besoin des utilités tout autour de lui. La maladie est solitaire mais la victoire et la guérison collectives.
C'est le chemin que j'ai accepté de prendre il y a bientôt 27 ans, celui de l'abstinence heureuse qui est d'abord un objectif avant de devenir un moyen ou un itinéraire, à mesure que l'on avance jour après jour. La nécessité c'est d'avoir une vie meilleure sans produit, alors il faut changer de vie, d'habitudes ce qui n'est pas si simple.
En plus il faut aussi changer de vision sur la vie. Il faut du temps pour regagner un peu d'amour propre, de confiance en soi, réapprendre à relever la tête sans regarder le bout de ses godasses, oser croiser le regard des autres, recommencer à sourire.
Il faut se redonner confiance, s'accorder une nouvelle chance, savoir faire face aux problèmes du quotidien pour les résoudre au mieux au lieu de les fuir comme avant.
C'est cela le chemin de résilience et on y grandit chaque jour, de résistances en petites victoires sur soi et sur l'alcool, pour passer de la honte à la fierté.
Le remède pour ne pas replonger c'est de ne jamais oublier et les rendez-vous avec les associations d'entraide sont des piqûres de rappel d'une grande efficacité. Pour ceux qui ont la chance d'intervenir dans les centres de cure afin de proposer de l'aide aux malades, c'est une sorte de formation continue grâce à ses échanges car on apprend et on prend des autres autant qu'on leur donne.
Les expériences des uns ou des autres sont toujours instructives et riches en enseignement quand on veut bien les écouter et les comprendre. Le monde associatif peut devenir une superbe béquille pour conforter sa guérison et la vivre de façon plus facile. On y trouve écoute, bienveillance, stimulation et encouragements.
La revalorisation du malade aide à la reconquête de son amour-propre bien écorné par le passé. Il y a toujours des anciens pour vous pousser et bousculer les barrières de la timidité qui nous sclérosent. Ils vous incitent à faire, à agir, à prendre progressivement un nouvel essor d'abord au sein du groupe puis à l'extérieur.
J'ai moi-même bénéficié de ce climat positif pour accepter des responsabilités au sein de l'association d'abord, puis de participer au CA des Centres Sociaux pour y représenter l'association. Ensuite j'ai aidé puis cédé ma place à une autre malade, tout en continuant à titre individuel jusqu'à y accepter un poste de coprésident pendant plusieurs années.
SHALE- Admin
- 01/01/2009
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