SE NOYER AUSSI

L'alcoolique a un comportement de petit enfant où tout tourne autour de lui, il ne peut pas concevoir le monde qui l'entoure sans se mettre au milieu. En plus l'alcool rend paranoïaque et dépressif, ça n'arrange rien....Alors les bouchons d'oreilles ce n'est pas une mauvaise idée....
31

Marguerite,

Je comprends ce que tu traverses. Je l'ai vécu. Moi aussi, j'en ai entendu des vertes et des pas mûres. Shale a raison. Il faut se boucher un maximum les oreilles. Moi, je m'enfermais dans une chambre à clé. Et comme je n'avais pas de bouchons d'oreilles, et bien j'y mettais les doigts. Parce que si on restait là à les écouter délirer, ça nous ferait beaucoup trop de mal. Ils ne pensent pas la moitié de ce qu'ils racontent. Ou alors, s'ils le pensent vraiment, pourquoi ne le disent-ils pas hors alcool ? Je n'ai jamais compris cette façon de penser de leur part. Pourquoi auraient-ils le droit de nous dire des choses pareilles ? Moi, je crois que c'est pour entretenir leur besoin de boire. Sauf qu'avec le temps, ils ont tellement fait de mal qu'à la fin, ils fichent tout en l'air. Alors tu n'as plus qu'à faire une chose. Te protéger. Et tant pis si il pense que tu es froide. Tu n'as pas le choix, si tu veux rester avec. Mais tout cela paraît bien dur à supporter pour une seule personne...

Je ne veux pas être à mes yeux une victime alors que ce que je vis est à nouveau très difficile. Mon mari m'embrouille la tête me demandant de changer. Il ne veut pas comprendre que ses comportements induisent une protection de ma part. Je me sens en impasse au niveau communication. Selon lui c'est moi le problème. Je veux bien prendre ma part de responsabilité mais il dévie tout. Je ne vois pas d'issue chacun restant sur sa position. Je ne vois pas comment je pourrais faire autrement que lui signifier que lorsque l'alcool est présent je ne dialogue plus. Lui me répond qu'il s'alcoolise parce que je n'ai pas confiance en lui ou parce que je me préoccupe de faire mes papiers pour ma future retraite et que je suis inquiète car je vais avoir petite retraite. Comment faire des projets avec quelqu'un qui m'insécurise ?

Marguerite, tu ne peux pas continuer à vivre avec cet homme, il ne changera pas, on retrouve le côté pervers narcissique et égoïste que j'avais déjà noté au début où tu es venue sur le site. là, il te rendre toujours responsable de tout alors que tu n'as rien à voir avec son alcoolisme, mais rien de rien et que le fait de ne pas avoir confiance en lui, est tout à fait normal et naturel......Tu n'envisages pas une séparation ??? Sinon, je ne sais pas combien de temps tu vas tenir dans cette ambiance là, je m'inquiète beaucoup pour toi...Tu fais front, tu avances, mais tu es épuisée, ça se sent, tu es à bout là.....
17

Shale, hier mon mari reconnaissait que je n'avais rien à voir dans son alcoolisation. Il me disait rechercher le pourquoi il avait besoin, envie.., de l'alcool pour aller encore mieux. Je l'ai laissé dire car je ne le vois pas aller bien du tout. Il pleure pour un rien. Il essaye de tout analyser, décortiquer. Il commence doucement suivi avec psy pour avancer sur lui. Je lui ai offert des carnets de dessin et des encres de toutes les couleurs pour lui donner envie de FAIRE et non plus de rester couché. J'ai aussi évoqué doucement le fait que voir du monde faisait du bien.
Je pense souvent à partir mais rien que de penser à l'énergie que cela va me demander cela me freine. Et le laisser vraiment tout seul et aller mal m'est très difficile mais m'éloigner me vient et revient à l'esprit. Je le sens enfermé, pris au piège. Je vais travailler cela avec mon psy car effectivement je suis déjà très lasse. 
Là je vais partir à mon atelier écriture pour la matinée. Cela me changera les idées.

Ton mari me semble aussi très dépressif. Il n'a pas un traitement pour soigner sa dépression ? A l'arrêt de l'alcool, c'est souvent une dépression masquée par l'alcool qui pousse un MA à boire  à nouveau.
Mais je comprends tes difficultés à te séparer complètement, c'est vrai que ce n'est pas simple et que ce serait aussi un gros stress pour toi..
30

Ménage toi le plus possible et fais ce qui te semble le mieux pour toi pour le moment.
C'est le week end,repose toi un maximum et fais toi du bien 

Joli moment de détente, de partage et d'évasion que je viens de partager dans un atelier d'écriture. Cela m'a fait un bien fou et c'était très drole.
Mon mari étant plus calme nous devions dormir ensemble mais très rapidement il s'est mis à bouger en tous sens car il ne trouvait pas position pour dormir avec ses douleurs d'épaule. Il faut dire aussi (mais il ne le reconnait pas) qu'il s'allonge et doit s'allonger énormément en mon absence au travail alors je pense qu'il n'est pas fatigué physiquement. Je lui ai laissé le lit pour le canapé mais je dors moins bien.
Je tempère le plus possible mais je n'ai pas l'impression de vivre avec un adulte. Il a vraiment des comportements d'enfant qui me sautent aux yeux par moment. Je ne règlerai pas son enfance et il me semble que ce n'est plus le moment pour lui. L'important est le présent mais je ne suis pas lui. J'ai dépassé depuis longtemps cette période et je trouve qu'en 10 ans il n'a guère avancé. L'important est qu'il poursuive son suivi psychologique. Aurai je l'énergie de patienter encore longtemps, je ne sais pas. 
Non, Shale il n'a plus d'anti dépresseurs (pour info il en a pris près de 10 ans sans aucun changement) mais un traitement quotidien pour l'anxiété généralisée. Ce que j'ai appris d'intéressant hier de sa bouche c'est qu'il boit pour accentuer son plaisir même quand il ressent déjà du plaisir. 
Je ne me sens pas encore prête pour vivre un gros stress si j'envisageais mon départ même si cela me trotte de plus en plus dans la tête. J'ai déjà vécu cela et je l'avais très mal géré puisque j'avais fini hospitalisée, épuisée. Je ne veux pas revivre la même chose. La répétition serait terrible pour moi d'autant que je dois vraiment tenir mon travail et que je fais un travail bien particulier et ne me permettant pas de "lever le pied".

Ce ne sont jamais des décisions faciles à prendre de partir. Oui, ça demande de l'énergie, mais je crois que la situation actuelle t'en demande beaucoup aussi. C'est normal de l'envisager, avec ce que te fais vivre ton mari. Ne t'épuise pas trop quand même, car tu auras du mal à récupérer. 

Il n'y a pas de solutions miracles, sauf que fais attention à toi, nous n'avons qu'une santé.

Je me demande toujours pourquoi ce n'est pas lui que tu envoies dormir dans le canapé!! Il ne travaille pas, il n'a pas besoin d'autant de repos que toi.....
39

Shale, tous ces derniers jours il dormait sur le canapé vu que je fermais la porte de la chambre à clé et que j'emmène les clés avec moi. Je sais que j'ai besoin de repos car je ne peux pas me permettre de ne pas travailler. C'est exceptionnellement vu qu'il était plus calme que j'ai accepté. Il a rv mercredi avec rhumatologue pour ses épaules. Il faut trouver et l'origine et un traitement car cela lui mine la tête que de souffrir. Je viens de l'envoyer se promener seul pour avoir un peu de moment seule chez moi et lui ça lui permet de bouger.

OK, Marguerite, j'aime mieux ça pour toi....Mais ce doit être usant de lui trouver une occupation pour qu'il te laisse tranquille et que tu sois un peu seule...Je pense très fort à toi....Gros bisous!!
21

Enième discussion sur le sens de la vie, les valeurs telles la liberté avec mon mari. Tout cela passe par un tour d'horizon bien succint des différentes types de modèle de société qui ont été décrites par des anthropologues, des ethnologues. Discussion très intéressante qui a dévié après que je lui ai posé une question de fond sur : de quoi as tu peur dans le changement ? Je ne sais pas comment cela m'est venu à l'esprit mais je me suis dite qu'après 9 cures peut être que la peur du changement était en jeu. Après m'avoir reparlé de son enfance il en est venu à me parler de la vie dans d'autres sociétés notamment les sociétés animales. Fort intéressant ma foi mais il a évité ma question principale. Nous avons évoqué les valeurs, les interdits qui existent dans toutes les sociétés. Ce qui a été intéressant c'est qu'il a parlé de viol lorsqu'il y a de la maltraitance physique ou psychologique commise sur des enfants. Alors nous avons parlé de la loi en France qui est différente dans d'autres pays et il me semble que le terme viol ne peut pas être employé pour n'importe quel acte. Je peux me tromper mais en terme de loi le viol est un acte criminel alors qu'il y a des degrés dans la violence ce qui n'est pas le cas dans un viol. Un viol n'est jamais léger. Je ne sais pas où ces discussions nous mènent.......

l'important là c'est que vous retrouviez un dialogue sain et intéressant,cela fait pas mal de temps que vous n'aviez pas pu parler ainsi il me semble,c'est important dans un couple d'échanger ses idées alors je trouve que c'est un plus cette discussion  

Cristal, je ne sais pas si c'est plus car tout de suite après il s'est couché. C'est terrible de le voir ainsi. Je lui ai dit que cela m'affectait de le voir vivre ainsi. La semaine je ne le vois pas car je travaille mais le week end je le vois se trainer sans énergie, sans vie. Dès qu'il se lève il traine et quelques heures après se recouche. Dois je vivre sans lui ? Je suis sortie, allée au marché. Au moment du repas il était déjà recouché car j'étais partie il était couché. Qui n'est pas affecté par un tel comportement avec ou sans alcool ? J'ai dormi avec des boules quies car il mettait la musique à fond car le voisin du dessus faisait du bruit. C'est vrai mais en prime j'ai eu le voisin+ mon mari. Ce matin il m'a dit ne plus supporter le bruit des voisins mais d'un autre coté je lui dis qu'il apprécie d'être en ville avec tout sous la main alors je lui ai dit qu'il y avait toujours des contraintes. Je ne soutiens pas les voisins en face et au dessus qui sont bruyants régulièrement car "propriétaires" selon leurs dires mais je ne veux pas la guerre chez moi. Je lui dis qu'il a le temps de rechercher autre logement plus calme.

Si vous êtes capable de discuter encore de manière approfondie et intéressante, ça vaut le coup...Ce fait qu'il se couche tout le temps fait tout de même penser de plus en plus à une dépression, un suivi psy et des andi dépresseurs l'aideraient, mais bon, je ne sais pas s'il les prendrait.....
22

Shale il a eu des anti dépresseurs jusqu'à sa dernière hospitalisation et ceci depuis 10 ans sans aucun résultat. Il en a changé à plusieurs reprises sans succès. Le psy qui le suivait lors de la seule hospitalisation sur grenoble qui ait été positive lui a dit et répèté qu'il n'était pas dépressif comme il le prétendait. Mon mari se fait depuis des années ses diagnostics et beaucoup de médecins sont rentrés dans son jeu. Le seul psy qui l'a déjoué et que mon mari a estimé est celui qui était sur grenoble. Jusqu'à notre déménagement il le suivait encore 1 fois par mois. Ce psy était un pro de l'alcool puisqu'il avait monté le service d'alcoologie à l'hopital st égrève. Il connaissait très finement la maladie alcool et tous les détours que font les personnes pour ne pas soigner leur problème d'alcool. Il était ferme et humain et touchait juste. C'est vraiment dommage qu'il ait pris sa retraite car c'est le seul psy qui a trouvé la porte d'entrée dans la pathologie de mon mari. Je l'avais appelé quand il a rechuté après notre déménagement et il était prêt à le suivre à nouveau s'il faisait la démarche. Il ne l'a pas faite.

C'est bien dommage....
64

il peut encore essayer une autre molécule d'anti depresseur,il ne peut pas rester aussi enfermé et sans vie,il y a forcément une issue,qu'en dit son psy?

Il faudrait savoir de quelle pathologie mentale il souffre. A-t-il été diagnostiqué ??
27

Shale, aucun diagnostic énoncé à moi en tout cas par aucun médecin. La derniere fois mon mari s'est dit avoir un trouble anxieux généralisé et le médecin lui a donné un traitement pour cela. Moi je ne sais rien. J'ai reparlé à mon mari de reprendre contact avec le psy de l'hopital à la retraite mais qui a un cabinet privé dans l'isère. Mon mari me dit qu'il n'en a pas l'énergie et que cela marchait car on y était suivi ensemble. 
Cristal, je suis bien d'accord qu'il ne peut pas rester ainsi mais je ne suis pas médecin. Aucun diagnostic n'a été fait malgré ses différentes hospitalisations ou alors c'est fait et je n'en sais rien. Le secret médical est là et je n'en saurai jamais rien si un diagnostic a été posé. Il n'y a que lui qui pourrait le savoir et il n'a aucune demande dans ce sens. 
Shale il est extrêmement méticuleux avec les médicaments et si on lui prescrivait des anti dépresseurs il les prendrait mais vu qu'il pense qu'il a un trouble anxieux généralisé......vive internet!

Si ça se trouve les médecins ne se sont pas prononcés sur un diagnostic précis, ce n'est pas toujours facile à définir....
59

En fait j'aimerais savoir contre quoi je lutte. L'alcool c'est une chose mais si  il y a une pathologie psychiatrique c'est autre chose. Je le vois souffrir sans pouvoir agir autrement que me protéger. J'ai peut être tout faux mais si on ne m'aiguille pas je ne peux pas savoir toute seule, d'autant que je suis mise à l'écart chaque fois. La dernière fois le psy de la dernière cure m'a dit qu'il fallait éviter quelque temps les moments où il y avait de l'alcool mais c'est tout. Je n'avais pas besoin d'elle pour le savoir. Ce sont les seules infos que j'ai eu.

Ce n'est vraiment pas normal qu'il n'y ait pas de psy à ton écoute, ni à l'écoute des conjoints et pourtant, c'est souvent le cas. Je trouve ça dramatique, c'est aussi pour ça que sur le forum on laisse une large place aux conjoints car sur beaucoup de forums, c'est la même chose, les conjoints sont souvent oubliés...
Pourtant ce sont eux qui souvent en bavent le plus et qui doivent en plus avoir un comportement approprié, ce qui n'est pas évident si on ne les aide pas....

c'est vrai que le conjoint ou personne de l'entourage est trop/très souvent mise à l'écart des soins...

il y a la souffrance du malade alcoolique, mais la souffrance de l'entourage.... je suis d'accord avec vous les filles