Le MA un enfant qui ne veut pas grandir.

Le MA, un enfant qui ne veut pas grandir …..
En voyant , à la télé, une maman parler de son enfant de 14 mois, à peu près, j’écoutais les paroles sans trop faire attention à l’image, car j’étais à mon bureau, mais  tout à coup, j’ai tendu l’oreille car on ne savait plus si elle parlait d’un bébé ou d’un malade alcoolique tellement les mots et les situations étaient proches. J’ai bien sûr pensé aux malades alcooliques parce que je suis dans  ce milieu-là , mais c’était frappant de voir comment le comportement d’un bébé de cet âge peut faire penser au comportement d’un malade alcoolique, avec l’âge en plus évidemment :
le bébé attend son biberon avec une telle impatience que rien d’autre ne compte comme le MA attend sa dose et fera tout pour l’avoir, incapable d’attendre.
Le bébé ne supporte pas la frustration ni le refus, il est dans la toute-puissance, il est aussi égocentré sur lui-même et ne pense qu’à son biberon….
En fait il passe sa journée à boire et à dormir sans se préoccuper du reste, il vit complètement replié sur lui-même , sa nourriture et sa maman ,celle qui lui fournit à boire et à manger.
Pour  ce bébé  ce n’est qu’un passage qu’on appelle le stade oral, il va évoluer et grandir pour devenir un petit garçon qui saura contrôler ses pulsions.
Mais si on considère que le malade alcoolique n’a pas eu les moyens psychologiques de quitter ce stade, de grandir, car il dérangeait un ordre familial déjà  bancal sans doute, il n’a pas pu trouver sa place dans cette relation avec sa mère, on arrive à une personne adulte qui est toujours à la recherche de cette place rêvée, celui qui n’a jamais eu de place affective sûre et qui n’a jamais reçu ce qu’il réclamait à corps et à cri : son biberon et de l’amour.
Il attend qu’on s’occupe de lui pour accéder  à tous ses désirs, il essaie de retrouver la position de tout petit et de regagner la place qu’il aurait dû avoir : être le centre de la famille et avoir tout le monde autour de lui pour subvenir à ses besoins physiques et lui apporter de l’amour
Quand arrive l’heure où il a l’habitude de boire , il commence à être mal, comme le bébé commence à pleurer pour demander le biberon ou le sein !
Le MA se donne le tout pouvoir comme le bébé  a pu l’avoir , personne ne doit lui résister sous peine d’avoir une colère violente, tout doit tourner autour de lui, il décide, il exige, il boit et il s’endort….Il ne supporte aucune frustration comme le tout petit, la vie de son entourage ne doit tourner qu’autour de lui.
Ce qui peut être bien vécu avec un bébé, l’est beaucoup moins avec un MA adulte !
On retrouve donc chez le MA une immaturité affective qu’il n’a jamais réussi à perdre, on retrouve un enfant qui n’a pas voulu ou pas pu grandir, et un enfant qui est toujours à la recherche de cette place qui lui a toujours manqué pour poursuivre sa construction psychologique normalement et évoluer ver s un adulte équilibré.
C’est un peu simplifié car il y a d’autres carences qui entrent en compte, mais je pense que déjà, on peut considérer que le MA commence à se créer à partir de ce moment-là, c’est pour ça que l’on précise toujours pour un MA qu’il y a dû avoir un problème au moment du stade oral..

il n’a pas pu trouver sa place dans cette relation avec sa mère, on arrive à une personne adulte qui est toujours à la recherche de cette place rêvée, celui qui n’a jamais eu de place affective sûre et qui n’a jamais reçu ce qu’il réclamait à corps et à cri : son biberon et de l’amour.

c'est tout à fait ça et ce qui est terrible c'est qu'on garde ce manque ou cette peur du manque d'amour très longtemps même après avoir été hors alcool.Il n'y a que depuis quelques temps,jours je pourrais dire que je suis sure de l'amour que me porte mon conjoint,j'ai toujours imaginé qu'il allait me laisser du jour au lendemain,qu'il allait tout d'un coup cessé de m'aimer alors que rien ne présageait ce genre d'attitude,une conviction intime enfouie en moi que je n’étais pas aimable sur le long terme un manque d'assurance amoureuse parce que l'amour que l'on voue à sa mère(ou parent)peut être comparable à celui que l'on a pour son conjoint,si la mère a pu nous mettre de coté,alors le conjoint devrait le faire aussi  
Il faut une sacrée dose d'amour du conjoint pour combler ce manque et aussi une sacrée dose d'amour de soi pour réussir à casser ce conditionnement.
très interessant shale ce comparatif

Oui, puisque nous n'avons pas eu très tôt l'amour qui est destiné à tous les enfants et souvent lié au sein ou au biberon, cet amour nous manquera toute notre vie...

oui,c'est comme si dans l'enfance,nos parents doivent nous donner toutes les pièces d'un puzzle pour créer l'histoire de notre vie mais qu'ils n'en donnent qu'une partie,il nous manquent certaines pièces du puzzle de notre vie et nous passons notre temps à les rechercher pour finir notre histoire.
Quand on comprend enfin que nos parents ne pourront jamais nous les donner alors qu'on est persuadé que c'est eux qui sont la clé du problèmes,donc quand on comprend enfin que les pièces ne viendront pas de nos parents mais de nous même,alors on se met au travail et on commence à les fabriquer par nous même.Et c'est lorsque l'on a enfin toutes les pièces entre nos mains que l'on peut enfin écrire l'histoire de notre vie comme on la veut nous,ce sont nos propres pièces,donc c'est forcément plus adapté c'est sans doute pour cela qu'on entend beaucoup de MA dire qu'ils sont bien plus heureux en ayant traversé ces épreuves que si ils ne les avaient pas vécu

Oui, ça me tue de te le dire, mais tu as sans doute raison!!!

Yeeees j'ai réussi,elle l'a dit

Ya pas à dire, y'a des ondes….  et en effet çà vaut le coup d'avoir
vécu pour lire çà! "Tu as raison" et pas , top!

Sur le fil, je dirais plutôt un alcoolique est un enfant qui ne peut pas grandir",
surtout que votre développement tend vers çà. Aujourd'hui, je suis bien d'accord
avec çà, sur le "ne peut pas grandir".

En vous lisant, je me rends compte aussi que çà me chiffonne toujours de lire
le conditionnel passé. On ne peut pas savoir. À l'instant T, évidemment qu'on ne
va pas dire qu'on est moins heureux, puisqu'on l'est. Bon, tant que ce sont
des projections rétrospectives positives, çà va, ce n'est pas toxique hein..

Juste là aussi, je sais pourquoi je n'emploie jamais le conditionnel passé.
J'ai appris un secret de famille à 33 ans, çà a été un choc énorme, d'une violence
inouïe.
À partir de ce jour là, toute ma vie a changé et j'ai commencé à tout revoir en 
me disant: "si j'avais su". 33 ans à revisiter, çà a été insurmontable, un monde parallèle
qui devenait une réalité plus vraie que tout ce qui ne devenait plus qu'un point
de vue sur ma vie.

L'alcool a été là pour me faire sentir plus ce qui m'apparaissait comme tout faux.

En me soignant, j'ai compris à quel point je me faisais du mal en essayant de creuser
tout ce que comportait ce "si j'avais su". 33 ans, avec l'enfance dedans, les apprentissages
et les certitudes, c'était trop à revoir.

Je suis d'accord sur le fait que les informations que nous communiquent
nos parents participent à notre construction. Des parents sadiques ou malades,
égoïstes, sont comme des marionnettistes qui peuvent aussi nous faire
chuter avec d'autres informations.

Je ne sais pas si j'ai terminé la reconstruction, mais sans l'alcool il a bien fallu
arrêter de se reposer sur "dehors".

Je suis entièrement d'accord avec toi, tu as une très bonne analyse des choses....

Merci Shale 
Des fils comme celui-ci, çà me rend bavarde 

A la lecture de ces écrits, une image me vient en tête lors de mes alcoolisations.... la femme couchée repliée sur elle même telle un bébé; attendant d'être rassurée et prise dans les bras....

Oui, tu as raison, c'est tout à fait la bonne image!!!!