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Le parcours de So !

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Message  SHALE 2/6/2014, 10:32

So vient de nous livrer le récit de son parcours avec et sans alcool, c'est très intéressant et très émouvant. Je vous le remets tel quel!!!! smiles 


vendredi 30 mai 2014
Arrêt de l’alcool : le 16 avril 2013

Un an après, mon ressenti et mon parcours face à l’alcool pourrait peut-être servir pour d’autres personnes. (Moi-même aussi)

J’ai commencé l’alcool, très jeune, ma première cuite à 14 ans au pastis pur en plein milieu d’un champ sous le soleil. Cela a fini en vomissement et écœurement à vie du pastis, jusqu’à un certain âge où j’en ai rebut car je n’avais rien d’autre sous la main.

Cette expérience ne m’a pas servi de leçon car tout était bon pour me démarquer des autres en me défonçant la tronche.
L’adolescence a été une période assez délicate et très provocatrice. J’ai gouté à toutes sortes de drogues jusqu’à un certain âge. J’ai abusé du cannabis et cela très longtemps. A peine un œil ouvert, je prenais mon bang et je m’avalais une énorme bouffée d’herbe.
J’ai réussi à m’en séparer en même temps que l’alcool. (Longtemps après)
Mon cerveau ne supportait plus rien.
Tout était confus et mélangés dans ma tête, je me suis perdue en chemin…
A travers mes amours, mes amis, ma vie pro, ma famille….
Je n’étais plus rien et je rejetais tout petit à petit pour me retrouver seule avec mes produits.

L’alcool a toujours était présent dans ma vie à petite et à grosse dose. Tout dépendait des situations que je vivais, jusqu’au jour où le singe met devenu indispensable. Il fallait que je file au magasin pour m’acheter ma bouteille. C’était plus fort que moi, je paniquais à l’idée de ne pas avoir ma dose le soir. Parfois du midi au soir.
Souvent, j’attendais une journée ou deux pour m'alcooliser car tellement j’avais ingurgité une quantité énorme d’un coup, je ne pouvais plus me lever le matin, parfois je n’emmenais pas ma fille à l’école. Le lendemain était affreux, sueur froide, limite malaise, angoisse, envie de mourir alors je prenais des cachets en me disant cette fois c’est fini puis dès que j’allais mieux rebelote.
Je vivais pour l’alcool. Je pensais à ça toute la journée et j’essayais toujours de me dire non. Forcément cela ne fonctionnais pas, au dernier moment, je filais acheter ma dose. Quand, je me suis aperçue de l’ampleur de la situation et que je ne pouvais plus contrôler ma consommation. Je suis rentrée dans un combat entre moi et l’alcool. Le mal et le bien, le oui et le non… L’ange et le démon… La vie et la mort… Ce qui ne changeait rien à la situation, au contraire la dépression était là depuis longtemps sans que je m’en rende compte.
J’allais chez les gens pour picoler, je savais ou aller pour rester 3 heures et repartir soule où parfois seule dans les bars.

La dépendance en amour, la dépendance aux autres, la dépendance aux drogues. ….

L’alcool soignait ma dépression, mon vide existentiel, mon mal être, mes émotions (je ne savais pas ce qu’étais une émotion jusqu’à l’âge de 30 ans) Elles sont restées une éternité au fond de moi comme si j’avalais tout ce qui se passait sans jamais réagir. Alors ce trop-plein accumulé, un jour est ressorti avec l’alcool.
Il est ressorti en puissance 10. Un peu comme une chanson qu’on écoute, qui monte crescendo et d’un seul coup se met à sortir une émotion si forte que cela nous fais frissonné de partout.

La colère et la tristesse sont les deux émotions qui ressortaient quand j’étais alcoolisée.
Lors de mes crises alcooliques, je ne reconnaissais plus personne. Je parlais correctement, à part les yeux qui partait dans tous les sens mais le pire et de ne se souvenir de rien.
J’ai fini deux fois en cellule de dégrisement, j’ai fait un délit de fuite, j’ai failli me tuer en voiture ainsi que ma fille, j’ai mis un coup de boule à ma mère, j’ai tapé un ex « alcoolique », j’ai cassé tout, j’ai eu des accidents de voiture toute seule, j’ai cassé la voiture, je me suis endormie dans un bus, j’ai jeté mes papiers, j’ai insulté tout le monde, Je me sauvais, j’ai fini à l’hôpital, j’étais toujours recouverte de bleu, je conduisais tout le temps alcoolisés, j’ai fait des crises de nerfs insupportable pour mon entourage et incontrôlable, j’aurais pu me faire violer, j’avais envie de mourir…

Tout ça pour expliquer, quelle horreur est l’alcool. Quelle horreur de se dire que d’autre ne s’en sorte pas, on peut mourir, tuer une autre personne ainsi que son propre enfant. Se suicider tellement l’enfer est plus tenable car l’alcool est vicieux, c’est un cercle infernal…

« J’ai la chance que mon étoile été là pour me sauver. »

Je n’ai pas envie d’imaginer que oui, il aurait pu m’arriver toutes ces choses-là. Ca fait mal, très mal, on ne peut pas jouer avec sa vie et celle des autres. Nous sommes faits de chair et de sang, nous ne sommes pas éternels. L’alcool peut nous faire mourir à petit feux mais aussi plus vite que l’on ne le pense.

Ce qui m’a fait prendre conscience de la gravité des événements, c’est l’amour. L’amour d’un homme que je ne voulais pas perdre à cause de l’alcool et mon déséquilibre dans ma tête. Puis lors d’une crise, le lendemain, je me suis retrouvée avec un coquard, j’étais tombée sur un coin. Je croyais que c’était lui qui m’avait mis un coup de poing… et bien non, le mal, je me le faisais toute seule et cela depuis toujours. Toutes ces galères m’ont aidé à arrêter, ce n’était plus possible de continuer comme ça, il en allait de ma santé mentale. Alors, le lendemain, j’ai pris le téléphone à un « csapa ». J’ai eu 3 rdv, avec l’addictologue, la psychologue et une assistante sociale.

Il était temps… Les séquelles sont bien là, plus on commence jeune plus les dégâts sur le cerveau sont nombreux.
Après un an, je peux dire que j’ai fait mon cheminement personnel avec l’aide du forum, de la psy et du groupe « estime de soi » et du médecin.
Aussi beaucoup de recherche sur ma personne pour me connaître, savoir qui je suis réellement.
Cerner mes difficultés émotionnelles, mes peurs… Le pourquoi du comment….

Les aides sont primordiales pour s’en sortir, c’est un appui, une béquille pour aller de l’avant quand ça ne va plus. La solution n’est plus dans le produit. La seule chose véritable qui peut nous sortir de l’alcool c’est nous même et s’ancrer profondément dans notre cerveau le mal que celui-ci occasionne dans notre vie. Il ne faut plus se voiler la face et bien retirer le voile devant les yeux. Être là, dans une réalité qui est la nôtre. Ne plus se mentir à soi-même, cesser d’être une victime, prendre ces responsabilités une bonne fois pour toute. Derrière l’alcool se cache des souffrances qu’il faut résoudre. Le chemin est long mais il n’est jamais trop tard pour reprendre les rênes de sa vie.

Quand je vois autour de moi, l’alcool et ces dégâts, je peux dire que je n’ai plus envie de boire. L’alcool reste douloureux dans ma vie alors la condition pour aller mieux et ne plus prendre une goutte de cette saloperie. Laisser enfin mon cerveau tranquille, même si celui-ci se rappellera toujours de l’alcool et de ce que cela me procurait dans un premier temps, il me faudra ne jamais oublier par ou je suis passée.

Aujourd’hui, je me reconstruis petit à petit car tout n’est pas magie. Je dois me donner des coups de pieds au derrière pour m’accrocher et avancer sans perdre mon objectif de vue. Retrouver un équilibre de vie et qui me correspond entièrement, voilà ce que je souhaite.
Surtout le plus important être moi avec mes défauts et mes qualités, tout en m’en servant à bonne escient. Certes la douleur, n’est pas supprimée avec l’arrêt de l’alcool car il faut savoir la vivre, l’extérioriser et la comprendre en cherchant des solutions pour se rendre meilleur.
Une vie sans souffrance, cela n’existe pas.
Guéri, non, je pense que l’on n’est jamais guéri…
Libre, oui….

so, bien à vous.
SHALE
SHALE
Admin

Féminin 01/01/2009

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