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Mon histoire de fille d'alcoolique ...

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Mon histoire de fille d'alcoolique ... Empty Mon histoire de fille d'alcoolique ...

Message  Saori Lun 15 Avr - 12:27

Bonjour,
Je me suis inscrite sur ce forum aujourd'hui car j'espère que cela m'aidera un peu à surmonter ma douleur.

Par la force des choses,ma mère a quitté mon père vers mes 10 ans après des années de désillusion et de violence psychologique et physique.
Mon père ne m'a jamais touchée mais malgré les efforts de ma mère pour me protéger je n'ai pas pu échapper à la peur, l'angoisse et aux souvenirs traumatisants de violence et de cris ...
J'ai toujours gardé contact avec lui mais n'ai jamais habité chez lui. Les choses se passaient relativement bien car il arrivait à se "contenir", à rester correct et cohérent. A cette époque, il arrivait encore à se sevrer seul chez lui et à être abstinent durant de longues périodes (des mois, voir des années).
Jusqu'au jour où il commença à m'insulter. Un pallier avait été franchi ! J'avais alors 22 ans.
Depuis, c'est l'enfer ... Il ne manque plus que la violence physique à la panoplie des tortures qu'il m'inflige. Et pourtant je n'arrive pas à me résoudre à couper les ponts.
Il est seul, ne peut plus travailler comme boulanger pour raison de santé. Une des conséquences de son alcoolisme est l'ostéoporose. Un coup dans l'aile, une mauvaise chute et une épaule explosée ... Une opération a été nécessaire et les semaines qui ont suivi ont été désastreuses: l'alcool combinés aux médicaments, tout son argent dilapidé en alcool, dénutrition. A court d'argent, il n'a pas bu durant quelques jours et s'est retrouvé aux urgences suite à une crise d'épilepsie due au manque alcoolique. L'équipe médicale en a profité pour le sevrer de l'alcool et de la méthadone. Il est ensuite passé en cure dans l'aile psychiatrique de l'hôpital ST-Jean. J'ai été choquée de voir se qu'il s'y passait. Toutes les addictions mélangées, les visiteurs faisaient entrer tout et n'importe quoi ! Malgré cela, mon père a tenu durant les 3 semaines de cure et est resté abstinent plusieurs mois ensuite.
Il a replongé plusieurs fois et est entré en cure 6 fois.
La plupart du temps, une fois remis un peu sur pied, il signe une décharge avant la fin de la cure: sensation d'enfermement, rébellion contre l'autorité médicale, n'accorde aucun crédit au psychiatres et psychologue, déçu par les promesses non-tenues des différents centres, etc ...
A chaque cure, je courais dans tous les sens tous les jours pour lui trouver/acheter vêtements, lecture, nourriture supplémentaire, essayer de mettre de l'ordre dans sa paperasse et ses factures ... J'en ressortais épuisée mais soulagée qu'il soit sobre.
L'année passée, j'ai du appeler une ambulance pour l'embarquer. Après des mois sans le voir car ivre mort du matin au soir, je suis allée chez lui car je n'avais plus de nouvelles (= appels d'insultes) et que je ne voyais plus aucun mouvement bancaire sur son compte (alors que quand il boit il va tous les jours à l'épicerie du coin faire des achats pour le même montant, surement ses x bières quotidiennes). Je l'ai retrouvé dans un état qui m'a clouée sur place. La première chose fut l'odeur: un mélange de bière fermentée et d'urine. Ensuite, son état physique: squelettique, sale, les yeux indescriptibles. Et enfin, l'état de son flat: des centaines de cadavres de cannettes, du verre cassé, de la nourriture collée au sol avec de la bière renversée...
Son système nerveux était atteint, en plus d'une grave infectieux urinaire. Impossible de se tenir debout ... un mort vivant.
Durant son séjour à l'hopital, j'ai de nouveau couru dans tous les sens et ai nettoyé le dépotoir qu'était devenu son flat. J'ai remué ciel et terre pour que ses indemnités d'invalidité ne soit pas coupée car il ne s'était pas présenté à une convocation. Son médecin traitant a été d'un grande aide.
A peine sorti, il a tenu 2 mois et a replongé.
Nouvelle hospitalisation et à nouveau, après 3 mois il a rechuté hier.
Pour sa dernière hospitalisation, j'avais décidé d'être moins présente. Pour me préserver et essayer de lui faire comprendre que je n'allais plus courrir comme ça toute ma vie.
Ca n'a rien changé.
Pourquoi il boit, je ne sais pas. Il se considère comme inadapté à notre monde, au capitalisme et à l'individualisme.
Les seules connaissances qu'il a faites ces dernières années ne l'ont pas aidées: des alcooliques dans des centres d'hébergement pour les sans abris (à force de boire et de ne plus payer ses loyers il s'est retrouvé à la rue plusieurs fois), des gens plongés dans les problèmes et la dépressions. Personne de positif pour lui.
Aujourd'hui, à 30 ans, je n'en peux plus. A chaque fois qu'il recommence à boire je me prépare à devoir organiser son enterrement.
Je n'arrive pas à prendre de la distance, je me sens impuissante.
J'en arrive à me dire que si c'est pour qu'il vive une vie pareille entre alcool, dépression et hôpital, il va finir par se suicider ou se faire tuer lors d'une bagarre ou un accident de la route.
Finalement est-ce que ce n'est pas ce qu'il veut ? Est-ce que ça ne vaudrait pas mieux pour lui avant de finir comme un légume avec le cerveau totalement grillé ?
J'aurais aimé pouvoir offrir un message d'espoir mais malheureusement ce n'est pas mon histoire.

Merci à vous.


Saori










Saori
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Féminin 15/04/2013

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Message  SHALE Lun 15 Avr - 17:06

Là, ça ne va pas du tout, ta vie est complètement centrée sur l'alcoolisme de ton père!! Tu existes où toi, là dedans???
Non seulement tu ne l'aides pas en faisant tout à sa place, mais en plus tu perds ta vie et ta jeunesse pour rien...
Alors un conseil, tu le laisses se débrouiller, s'il n'y arrive pas, les services sociaux s'en occuperont, mais tant qu'il sait que tu es là pour gérer ses problèmes, il ne fera aucun effort. Alors tu le préviens que, à partir de maintenant, c'est à lui de se soigner s'il le veut, que toi tu ne peux rien pour lui, que tu as ta vie à faire et plus de temps à perdre pour aider quelqu'un qui ne veut pas d'aide ou qui ne fait aucun effort pour que cette aide marche..
Tu sais le détachement dont on parle sur le forum entourage, tu as le texte en post-it en haut de ce forum, ce détachement, pour toi là, il est vital, c'est grand temps que tu le mettes en place.... Mon histoire de fille d'alcoolique ... 443
SHALE
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Féminin 01/01/2009

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Message  Saori Lun 15 Avr - 17:48

Shale, our répondre clairement à ta question, oui j'existe là-dedans. J'essaie tant bien que mal de construire ma propre vie et je pense que je m'en sort bien. Je ne centre pas ma vie autours de son alcoolisme (sauf en période de crise, j'avoue) mais il est certain que je vis dans une angoisse permanente.
J'ai bien compris que l'aider comme je le faisais ne sert à rien et à ce niveau là je réussi à me détacher et à le laisser se débrouiller.
Mais voilà, malgré tout c'est mon père et il est seul ... Je n'arrive pas à me résoudre à faire comme s'il n'existait pas.

Je ne sais pas de quels services sociaux tu parles mais, ici en Belgique, il n'y a rien pour l'aider à ce stade.
Les seules choses qu'on lui propose se sont des post-cures et un suivi psy.
Le suivi psy il s'y oppose car il n'est jamais tombé sur un psy qui lui convienne et qu'il ne voit pas l'intérêt de déballer sa vie 1h par mois à quelqu'un qui en général prend des notes et ne dit rien. Les post-cures ça ne fonctionne pas pour lui. Malgré des programmes très prometteurs sur papier, dans les faits, le manque cruel de moyens et de personnel des centre font qu'il se retrouve à jouer aux cartes et à faire 3h de relaxation par semaine et c'est tout !!!! Les patients trop demandeurs ne sont pas appréciés. On y préfère les gens calmes qui prennent leur calmant et ne veulent rien de plus.
J'ai été très déçue de ces centres car j'y plaçais beaucoup d'espoir.
Actuellement, c'est le médecin généraliste qui lui sert de psy car elle est bien plus disponible et connait son histoire depuis plus de 20 ans.
Mais il n'y a pas de miracle.

Il n'est pas encore assez loin pour être considéré comme dangereux pour lui ou pour autrui.
Donc à part attendre pour le faire interner en psychiatrie on ne peut rien faire.
J'en ai discuté avec son médecin généraliste, avec des psy, des assistants sociaux qui le connaisse ... et c'est à chaque fois les mêmes réponses.
Si il ne veut pas, il n'y a rien à faire.

Et c'est ce qui me dépite le plus, c'est que même quand il essaie de s'en sortir il se retrouve face à des barrières.
"S'occuper pour ne pas déprimer chez soit" c'est ce qu'on lui conseille sans arrêt. Mais c'est là que c'est difficile.
La moindre activité bien organisée est payante, que ce soient des cours d'informatique, de langue, de tai-shi ...
Il y a bien des endroits où c'est gratuit mais alors on nage dans le flou: prof souvent absent, manque de compétence. Et la plupart du temps, il n'y a pas accès car il dépend de la mutuelle et non du chômage.
(En Belgique, beaucoup de choses sont faites pour les chômeurs et ceux qui bénéficient d'un revenu d'intégration mais très peu sont accessible aux personnes en invalidité ... mauvais statut social).
Il a essayé de faire du bénévolat mais là non plus il n'est pas bien venu.
Le seul endroit où il est le bienvenu ce sont des petits organismes à vocation sociales où il peut aider les gens à résoudre leurs problèmes.
Mais ça ne convient pas car il prend les problèmes des gens trop à coeur ...
Tout ça pour dire que c'est très difficile même quand on veut s'en sortir.

Je vais aller lire le texte en post-it sur le détachement.

Merci d'avoir pris le temps de répondre. smiles





Saori
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Féminin 15/04/2013

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Message  SHALE Lun 15 Avr - 18:28

Si ton père refuse tout ce qui serait possible, tu ne crois pas que c'est uniquement parce qu'il ne veut pas s'intéresser à autre chose qu'à lui et à sa maladie, et il a choisi pour se soigner son médecin et toi... C'est là où ça ne va plus. Il a tout de même pas mal de possibilités, alors il faut aussi qu'il accepte d'y aller et de participer, ce n'est pas toi qui le fera à sa place..
Là, tu lui laisses le choix ou tu ne viens plus le voir ou il s'inscrit quelque part pour trouver de l'aide. Tu lui précises bien que ce n'est pas à toi de lui apporter de l'aide, que ça ne marche pas comme ça, que c'est lui et lui seul qui doit aller en chercher, si toutefois il veut sortir de la maladie alcoolique, ce dont je doute au jour d'aujourd'hui.. Crying or Very sad
SHALE
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Féminin 01/01/2009

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