le désespoir de l'alcool

Bonjour,

J'ai commencé à boire en 1997, alors mariée depuis 4 ans j'étais maman de trois enfants de deux ans et un an. J'ai commencé à boire sporadiquement, pour oublier que je risquait de perdre mon père qui devait subir une opération dangereuse en raison de son état de santé précaire, (cardiaque et hémiplégique(. Avec le recul des années je me suis rendue compte que j'avais absorbé comme une éponge la peur de ma mère de perdre mon père. J'ai commencé à trouver que l'alcool était bien confortable pour oublier mes peurs. Puis je n'ai plus quitté ce poison même lorsque ma journée se déroulait normalement. Ayant connu des problèmes de harcèlement moral au travail, j'ai continuer à trouver refuge dans ce poison qui me contraignait à ne pas prendre des initiatives à l'encontre de ma Direction lesquelles auraient eu de graves repercussions sur la vie professionnelle de mon mari qui travaillaient à l'époque dans la même entreprise que moi. J'ai donc subi, ce rôle passif qui ne collait pas avec mon caractère plutôt impétueux, mais nous avions une maison, une voiture et la scolarité de nos enfants à payer et mon mari ne voulait pas que je démissionne . Puis j'ai changé d'entreprise mais l'alcool était toujours présent dans ma vie, ma nouvelle vie professionnelle m'amène à prendre des décisions qui peuvent avoir de graves impacts sur la vie professionnelles des personnes. Alors je ne suis jamais certaine de prendre les bonnes décisions, d'avoir la répartie qui convienne face à mes interlocuteurs. Bref je manque de confiance en moi, c'est un mal endémique profondément vissé en moi. L'alcool m'aidait à me calmer le soir. Ma dose quotidienne un picon bièrre le soir. Mais au décès de mon grand frère qui a suivi de peu celui de mon père, je me suis mis à augmenter les doses. Ce n'était plus un picon mais deux ou trois par soir. Et ce, jusqu'à arriver au paroxisme et à faire des mélanges, bièrre, vin (une bouteille), de l'eau de vie. Je suis même arrivée à prétexter de devoir faire des courses pour aller acheter de l'alcool. De surcroît l'alcool me rendait méchante vis à vis de ma famille, je disais des atrocités à mon mari et à mes enfants, je les rendais responsables de mes souffrances. Je parle un peu trop vite sûrement de l'alcool au passé mais J'ai décidé voilà quatre jours de ne plus boire car j'ai traitée ma fille de traînée, et à mon réveil quand mon autre fille m'a rapportée mes paroles je ne m'en souvenais plus. Je ne veux plus faire souffrir les miens et je ne veux plus souffrir de voir leur détresse dont je suis la seule responsable et de voir mon désespoir se perdre au fond d'une bouteille qui me rend encore plus dépressive.

Depuis quatre jours je ne bois plus, je reprends de l'espéral. Je me réveille en forme et commence à me sortir d'une léthargie doux euphémisme car c'est en fait l'enfer.
Mais j'ai peur de retomber dans l'alcool, surtout lorsque je vais reprendre le travail, avec sa pression, ces décisions à prendre, mes angoisses. Pourtant je ne suis pas la seule dans ce cas, mais je suis fragile et je le sais donc j'évite de me nourrir d'illusions éphémères.
Pour l'instant je n'ai rien dit aux enfants il n'y a que mon mari qui est au courant de ma tentative d'arrêter l'alcool. j'ai trop peur de décevoir mes enfants qui ne me font plus confiance.
Trop de promesses non tenues, promesses d'ivrogne quand elle a désaoûlée
Mon récit est long peut être trop long mais il y a des bouts de vie et de chemin que je ne peux partager qu'avec ceux qui ont connu ou connaisse le désespoir de l'alcool.

A bientôt

Si tu le souhaites, nous pouvons te soutenir au jour le jour sur le forum. La phrase clé ici c'est "aujourd'hui je ne bois pas, demain n'existe pas"... Tu avances jour par jour, heure par heure s'il le faut sans penser à plus loin pour l'alcool.
Par contre tu ne prends que de l'espéral. Comme tu le sais c'est un médicament gendarme, mais ce n'est pas le mieux pour aider quelqu'un à s'en sortir. Tu me sembles assez angoissée, il te faudrait peut-être un anxiolytique pour affronter les problèmes de boulot par exemple, tant que tu n'es pas solide dans ton abstinence.
En tout cas, bravo pour ces quatre jours.
N'oublie pas de boire beaucoup d'eau sucrée pour te réhydrater et pour compenser le sucre de l'alcool. Il serait bon aussi que tu prenne du magnésium et des vitamines B1 et B6, vitamines indispensables et détruites par l'alcool. Tu peux les avoir en pharmacie sans ordonnance..Le magnésium aide ton corps à te reconstituer et redonne la pêche!!
Courage à toi, nous sommes là, tout près de toi!!

Bonjour cookie57 et :hello:

Je suis un peu dans le même cas que toi, alcoolique depuis plusieurs années et abstinente depuis 9 jours.
quelques essais d'arrets ...et des rechutes aussi.
Mes envies d'alcool se font essentiellement le soir en rentrant du boulot, parce que j'ai un travail stressant où la pression est constante, pour zapper tout ça je bois. Je suis en congés actuellement et je reprends lundi. Mais là je me dis que rien mais vraiment rien ni personne ne m'enfoncera, ces gens n'en valent pas la peine. Ils ne méritent pas l'état de souffrance dans lequel je suis le soir en buvant, ils ne méritent pas que je fasse souffrir ma fille.
Là ça suffit, je pense à moi et donc directement je pense à elle.
Ils ne nous atteindront plus et rien que de le savoir ça me m'apporte une grande force.

Les modos vont te répondre et t'apporter conseil et soutien.

Nous sommes avec toi.

Salut Cookie et bienvenue ici.Tu vas y trouver un espace de partage chaleureux et d'une aide sans faille.Je me retrouve dans un certain nombre de points que tu évoques, l'alcool étant au départ un fameux anxiolytique qui devient au fil du temps un profond dépresseur!
Bravo pour cette démarche d'abstinence et bonne journée à toi

NB : La formule "aujourd'hui je ne bois pas et demain n'existe pas" prend tout son sens, tu verras qu'une fois le sevrage passé, et avec quelques bons outils que tu peux puiser ici, tu penseras de moins en moins à recourir à l'alcool en cas de coup dur.

cookie57 a écrit: J'ai commencé à trouver que l'alcool était bien confortable pour oublier mes peurs. Puis je n'ai plus quitté ce poison même lorsque ma journée se déroulait normalement. Ayant connu des problèmes de harcèlement moral au travail,

Bonjour cookie, bienvenue, je suis nouvelle aussi et en arrêt depuis 3 jours....

Tu trouveras pleins de parcours ici qui ressemble au tien et il y a plutôt des gens biens tu verras! certainement des personnes plus sensibles et fragiles que d'autres et qui se sont adaptés aux difficultés( mais qui n'en a pas) de la vie en s'aidant avec l'alcool pour commener et qui sont petit à petit tombés dedans!

cookie57 a écrit: j ai donc subi, ce rôle passif qui ne collait pas avec mon caractère plutôt impétueux, mais nous avions une maison, une voiture et la scolarité de nos enfants à payer et mon mari ne voulait pas que je démissionne . Puis j'ai changé d'entreprise mais l'alcool était toujours présent dans ma vie, ma nouvelle vie professionnelle m'amène à prendre des décisions qui peuvent avoir de graves impacts sur la vie professionnelles des personnes. Alors je ne suis jamais certaine de prendre les bonnes décisions, d'avoir la répartie qui convienne face à mes interlocuteurs. Bref je manque de confiance en moi, c'est un mal endémique profondément vissé en moi.

idem, je n'ai pas vraiment choisi ce que je fais! j'ai cu longtemps que c'était la faute de pierre paul jacques si j'en étais là... c'est vrai mais en fait on a toujours le choix ...on a pas le choix quand on est malade ou agé ou que le n'a vraiment personne pas d argent pas de toit sur la tête! ne le prend pas mal surtout je le dis aussi pour moi!

ton a tous des facteurs déclencheurs!!! décès divorces maladies

• cookie57 a écrit: De surcroît l'alcool me rendait méchante vis à vis de ma famille, je disais des atrocités à mon mari et à mes enfants, je les rendais responsables de mes souffrances. Je parle un peu trop vite sûrement de l'alcool au passé mais J'ai décidé voilà quatre jours de ne plus boire car j'ai traitée ma fille de traînée, et à mon réveil quand mon autre fille m'a rapportée mes paroles je ne m'en souvenais plus. Je ne veux plus faire souffrir les miens et je ne veux plus souffrir de voir leur détresse dont je suis la seule responsable et de voir mon désespoir se perdre au fond d'une bouteille qui me rend encore plus dépressive.

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• idem l'alcool fait faire et dire n impore quoi!
  

déjà t'es tu excusée auprès de ta fille? perso moi je l ai toujours fait
comme je leurs ai expliqué même toute petite que j'avais ce problème que j'en souffrais, que ma mère était idem

il y a un texte sur le forum sur la chimie du cerveau, je te conseille de le lire et éventuelement de le faire lire a tes proches, ça leurs permettra de comprendre que la personne qu ils ont en face d'eux quand tu as bu ce n'est pas toi! tu arreteras la culpabilité qui pour moi est le cercle vicieux qui fait boire

cookie57 a écrit: il y a des bouts de vie et de chemin que je ne peux partager qu'avec ceux qui ont connu ou connaisse le désespoir de l'alcool.

ça c est une évidence, encore, passes du temps sur le forum, lis les témoignages des uns et des autres moi en 10 petits jours ça m'a retourné complètement, je redeviens ce que l'alcool m'avait enlevé, j'ai repris confiance en la vie et je suis lucide et surtout INDULGENTE avec moi même

courage

cécile

bonjour cookie et :hello: sur onsaide.. ton histoire me fait penser un peu a la mienne.. surtout le debut.. et ensuite moi aussi l alcool me rendait odieuse et je disais n importe koi a mes enfants qui en ont bcp souffert.. d ailleurs depuis fin aout ils avaient décidé de couper les ponts avec moi.. maintenant ( je suis abstinente que depuis bientôt 2 mois) ils reviennent petit a petit, la confiance n est pas bien sure revenue mais ils me reparlent via les reseaux sociaux ou par tel..j ai vu mon fils a noël et ma fille le 1er janvier..en tout cas pour tes 4 jours d abstinence!! je me fais suivre par un alcoologue, ça aide aussi!! et je prends des anxiolitiques car je suis de nature angoissée..sur le forum, tu pourras discuter et lire les différents témoignages.ça aide beaucoup..prends bien soin de toi et pense a aujourd hui , demain n existe pas

Bienvenue
Bravo pour ta décision!!
moi aussi sous les effets de l'alcool, je m'en prenais à ma famille. J'ai bien faillit tout perdre (ça a été mon tilt): famille, boulot santé. mais rien n'est irréversible et avec de la patience et de la détermination, j'ai retrouvé l'amour et l'attention des miens.

Hello Cookie ,
le titre de ta présentation est éloquent ,"se voir en face" .C'est souvent quand le miroir nous renvoie l'image choc ,non de ce que l'on est mais de ce que l'alcool nous a fait qu'une prise de conscience salutaire vient nous signifier que l'on devenu MA (malade alcoolique) et que nous devons nous soigner .
Le deuxième pas courageux que tu as accompli est de comprendre et d'accepter que nous avons besoin d'aide et qu'en solitaire ce combat est très difficile et à armes inégales .
Nous pouvons ici ,tous ensemble ,te guider et te soutenir dans des démarches qui je pense vont s'avérer nécessaires pour acquérir armes et outils indispensables à la poursuite et à l'efficacité de la lutte que tu as engagé .
Prends le temps de lire un peu les différents témoignages des uns et des autres,ils te seront d'une aide précieuse . Tu as également la rubrique "base de données -Tout ce qu'il faut savoir" pour prendre la mesure de ce que tu entreprends .
Tu trouveras également sur internet en tapant "centre d'addictologie" (CSAPA par chez moi ;Centre de soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie ) des adresses d'endroits spécialisés et pluridisciplinaires où peuvent se mettre en place de véritable plans de soins adaptés ,organisés avec une aide et un soutien gratuit et efficace .
Voilà ,ça fait beaucoup d'informations à digérer ,prends le temps nécessaire .Nous restons avec toi ,si tu as des questions ,des doutes ou pour faire juste un peu plus connaissance .
Je t'envoie toute mon amitié et te félicite encore pour ta décision .

bonjour,

J'ai bientôt 49 ans suis mariée depuis 19 ans et maman de trois ados respectivement de 18 ans et 17 ans. J'aime énormément ma petite famille mais mon amour ne m' a pas empêcher de boire par peur de l'avenir. Je suis une personne qui manque de confiance en elle et donc qui manque de confiance en l'avenir. Pour moi, l'avenir n'est pas forcément synonyme d'espoir et ce depuis l'âge de 15 ans, année au cours de laquelle mon père est devenue handicapé. Bien sûr j'ai des moments de bonheur dans ma vie. Mais j'ai déjà connue deux depression, un problème de harcèlement moral professionnel. Je suis tombée dans une nouvelle dépression suite au décès très rapprochée de mon père et de mon frère. J'ai donc un traitement délivré par le psychiatre avec anti-dépresseur et anxiolytique. Après avoir pris mon courage à deux mains pour lui dire que je buvais il m'a prescript de l'espéral. Malgré ce médicament "gendarme " j'ai bu sans être malade. L'alcool m'a isolée de ma famille, je voulais être seule et boire mais les miens ont toujours été à mes côtés, par amour et compréhension de ma détresse. je sais que je leur fait du mal car ils ne comprennent pas pourquoi je bois, ils pensent que l'alcool est plus fort que leur amour. J'ai décidé après bien des années d'alcool de leur montrer que ce poison ne l'emportera pas sur leur amour.

Mais bien une interrogation m'assaille : Comment tenir le coup sans alcool? surtout dans des moments difficile, l'alcool était mon pis aller contre le stress.

Voilà en peu de ligne ma personnalité.

Grand merci pour vos témoignages et vos conseils. Je vais lutter avec votre aide. Je sais que je me suis trouvée de bonnes raisons pour oublier dans l'alcool. ce qui me rassure par dessus tout c'est que je ne suis pas seule à avoir bu et je ne suis pas seule à lutter contre ce poison.

A bientôt

Hello ,
bravo d'avoir franchi le pas de venir exprimer ta souffrance ici et ta décision d'en finir avec l'alcool ,c'est une démarche très courageuse .
Nous allons essayer de te guider pas à pas et de te soutenir dans le combat que tu entreprends .
Tout d'abord ,je pense qu'il ne s'agit pas là d'amour ,je suis persuadé que tu aimes ta famille et tes enfants énormément .
Le problème est que l'alcoolisme est une maladie qui entraîne des transformations neurochimiques qui rendent dépendant de ce produit .On se dit Ma (malade alcoolique) ,c'est ce que nous sommes tous ici à différentes étapes des soins et durée d'abstinence .
"Pour tenir sans ce produit" pour répondre à ta question ,tu vas avoir besoin d'aide et d'entourage de professionnels spécialisés .
Il serait bon que tu commences par prendre rdv avec un alcoologue dans le privé ou dans un centre spécialisé en addictologie (il y en a un peu partout en France ,parfois appelé aussi CSAPA) pour établir un véritable plan de soins ,adapté et organisé , il y a aussi des MAB (mouvements d'anciens buveurs) qui peuvent être très aidants .
Un sevrage peut présenté des risques ( crise d’épilepsie ,délirium ...) ,il doit se faire avec un suivi médicalisé et un traitement adapté .
Ça fait déjà pas mal d'informations à digérer mais nous sommes là pour répondre à tes questions .
Il nous manque aussi des éléments pour mieux te guider ;ta consommation ,son rythme ,à quel moment ...
Prenons aussi le temps de faire connaissance .
Je t'envoie toute mon amitié .

Cookie, j'ai fusionné tes deux posts. N'en ouvre pas un nouveau à chaque fois, tu cliques sur répondre pour poursuivre la conversation, c'est plus simple pour s'y retrouver!!

bienvenue sur ce forum cookie

:hello:

Bienvenue à toi.