Temoignage de Laurent

4 ans où j’ai vécu dans la peur, l’oubli, dans la solitude et l’isolement.
La peur que tu ne rentres pas, l’oubli de ce que l’on a pu se dire, la solitude de tes nuit de défonce, et l’isolement de ne pouvoir partager ma peine de te perdre.

J’ai bien failli te rejoindre dans ta chute pour oublier que j’avais tellement mal, ça aurait été tellement facile pendant nos apéritifs dinatoires, de prendre le verre de trop, celui qui m’aurait dit ce soir on oublies tout de la vie.

Et puis tu es parti en cure, et moi je me suis écroulé. Pendant que tu te reconstruisais, moi je m’effondrais.
Comment admettre que je souffrais à cause de toi sans t’en vouloir, comment espérer d’un avenir, je ne savais plus si demain je serai encore là.

Puis j’ai jeter une bouteille à la mer sur un forum comme un denier espoir, et là ce sont d’autres « alcoolos » qui me répondaient de vivre ma propre vie.
Ma propre vie, que j’avais complètement mise de côté depuis 3 années, où je t’ai couver, surprotéger, où je t’ai empêcher de t’affronter, et oui encore une fois c’était mon boulot de te sauver.

J’ai trouvé sur ce forum de l’aide, de l’affection, du soutien, tout ce que je n’avais plus touché depuis des mois.
Ces « alcoolos » qui comprenaient ce que je vivais, qui anticipaient mes réactions, qui me montraient et me disaient qu’une vie ensembles était encore possible, que tout n’était pas perdu. Que si eux y étaient arrivés, tu pouvais le faire aussi, mais pour çà je devais te rendre les rennes de ta vie, te laisser maitre de tes décisions et de tes actions.

Comment faire pour te laisser reprendre le cours de ta vie sans plus intervenir, ne plus sentir ton haleine, ne plus getter un œil humide, la solution était si simple, te rendre ta maladie.

Maladie le mot était lâché, donc s’il s’agissait d’une maladie, il y avait un docteur. s’il y avait un docteur, il y avait un remède.

Le remède c’était ton abstinence, abstinence serait il un synonyme de renaissance.
Tu avais l’air tellement bien dans cette renaissance.

Et ma renaissance, par quoi pouvait elle bien passée, il était temps que je sois enfin heureux de vivre ma propre vie.
Là vient le moment d’aller m’affronter chez un psy à mon tour, de crever mes abcès, de lâcher mes sacs de briques. Quel soulagement de me réconcilier avec moi-même, de dire merde au passé, d’enfin faire taire mes propres démons.
Le moment de me confronter à de vraies personnes dans un groupe de parole, « MAB » qu’est-ce que ça sonnait bien.
L’avenir s’annonçait tellement chouette.

Et là ce fut la rechute, la frayeur de te voir repartir dans tes délires alcoolisés, non cette fois si tu iras tout seul te perdre dans l’alcool, moi j’ai encore envie de gouter a ma nouvelle façon de vivre. Alors tu partiras une semaine, avec une déclaration de disparition à la clés, tes chefs qui demandaient comment faire avec toi, pour finir ton travail de sape, ou l‘achèvement de ta reconstruction.

Et quelle surprise de te voir renaitre de tes cendres, du jour au lendemain, tu avais crevé ton dernier abcès, tu avais besoin d’une dernière prise d’alcool pour oser affronter ce dernier nœud.

Comment faire pour dire merci à l’alcool alors qu’il nous a fait tant de mal, lui qui nous a permis d'oser nous connaitre, de mieux nous connaitre personnellement et dans notre couple, de trouver un groupe d’amis dans ce groupe de paroles et sur ce forum.

Alors aujourd’hui je suis abstinent volontaire, non pas pour faire la guerre à l’alcool, mais simplement pour lui dire que tous les deux nous n’avons plus besoin de lui dans nos vies pour être libre et heureux.
et merci à toi de m'avoir montrer le chemin de ma propre guérison.