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Témoignage de Oniwin

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Message  SHALE Jeu 25 Aoû - 9:34

Revenir de l'enfer

Message Oniwin le Lun 13 Juin 2011, 01:40
J'ai connu l'alcool très tôt. Dès 6 ans, j'avais droit à un fond de champagne les jours de fêtes, ou une gorgée ou deux de la bière que prenait mon père quand il rentrait du travail.

Dès 8 ou 9 ans, j'avais droit à un petit porto le dimanche à l'apéro, et un verre de rouge au repas.

Vers 12-13 ans, j'avais le droit au whisky et à 2 verres de vin.

A 14 ans j'ai pris ma première véritable cuite ( blackout de plusieurs heures ) avec des amis.

A partir de 18 ans, j'étais déchiré tous les week-end.

Puis j'ai commencé à bosser, j'ai commencé à boire un peu la semaine aussi, quelques bières d'abbaye, le soir, pour décompresser.

On a souvent en tête l'image d'un alcoolique qui a commencé à boire parce qu'il a des soucis, ou qu'il a connu des malheurs. Ce n'est pas mon cas. Oh, des malheurs, j'en ai connu comme tout un chacun, mais mon existence n'avait jamais été malheureuse.
Il y a bien le fait que je suis un peu timide et que l'alcool désinhibe, il y a le fait que des fois je n'ai pas confiance en moi et que l'alcool donne de l'assurance. Mais il n'y a pas à se voiler la face : j'ai commencé à boire avant tout parce que j'aime ça.

Dans mon histoire, nous arrivons à mes 25 ans, j'ai déjà un goût prononcé pour la boisson mais pas encore d'addiction, du moins il me semble. Je fais la rencontre de celle qui va devenir ma femme et pendant un temps, je freine un peu ma conso car elle n'aime pas les gens qui boivent : son père est alcoolique.

Fin 1997, nous nous installons ensemble dans un petit appartement, et au bout de quelques mois, l'alcool s'installe lui aussi, quotidiennement, de plus en plus.

En 2003 naît notre premier enfant, et là, à la période sensée être la plus heureuse de ma vie, je m'enfonce dans l'alcoolisme.
J'ai alterné des périodes où je me sentais coupable et où je tentais de limiter les dégâts, et d'autres de totale perdition. Je me suis tourné à un moment vers un forum MAB, mais ça ne c'est pas très bien passé, je n'étais pas réceptif à leurs messages et surtout pas du tout prêt à entendre parler d'abstinence totale.

J'ai alors commencé à me débattre : essayer de réduire et de gérer ma conso, ne plus boire d'alcool fort, essayé de ne pas boire une journée sur deux, de ne boire qu'aux repas de fêtes ou de famille. Toutes ces tentatives ont bien évidemment été des échecs cuisants.

Ma conso les dernières années était par semaine 5 à 6 bouteilles de whisky, à quoi je rajoutais 2à 3 litres de bière à plus de 8% ou 2-3 litres de picon-bière par jour ou 2-3 bouteilles de rosé.
Ma femme a commencé par me prendre la tête, me dire que ma conso était alarmante, qu'elle avait peur.
J'ai été jusqu'à lui dire que c'était parce que son père a un problème d'alcool qu'elle voyait le mal partout... ( !! ) Puis elle n'a plus rien dit au bout de quelques années. Je me suis dit : elle attend que je crève, elle a quelqu'un d'autre, etc, je lui ai fait des scènes à 4g en l'accusant de me tromper...

Ma santé commençait à se dégrader doucement mais surement : reflux gastro oesophagien ( brûlures horribles) , mal au foie, crampes, sommeil fractionné ( je dormais su sommeil de l'ivrogne pendant 2-3 heures s'ensuivaient de longues heures d'insomnie ), sueurs nocturnes plus qu'abondantes ( je me réveillais des fois en aillant le sentiment qu'on avait renversé un seau d'eau dans mon lit ! ), ronflement, apnées du sommeil. Le sexe était devenu secondaire pour moi, si par exemple ma femme se faisait "câline" et qu'il me restait une bouteille à finir, je vous laisse deviner ce que je choisissais !

J'ai mis ma famille dans une galère financière énorme ( 2 crédits révolving que j'ai caché à ma femme, découvert abyssal) alors que je ne gagne pas mal ma vie et que ma femme travaille à plein temps, mais avec une facture d'alcool oscillant entre 400 et 600 € par mois, impossible de s'en sortir.

Voilà, ma vie était devenu un véritable enfer, la vie de mes proches également. Je faisais quelques tentatives d'abstinence qui duraient rarement plus d'une journée, une fois j'ai tenu une semaine, mais c'était au début de mon voyage en enfer.
Nombreux ont été les matins où je me suis levé en me disant : " Aujourd'hui, pas une goutte d'alcool !" parce que j'avais vraiment abusé la veille et où je me suis retrouvé un verre de sky à la main le midi "juste un petit apéro" et où je me suis couché avec les 3/4 de la bouteille et 2 l de bière dans le museau !

C'est à ce moment là que j'ai commencé à me dire que j'avais un sérieux problème, c'était il y a plusieurs années, je ne me rappelle plus quand exactement. Je savais que la solution était l'abstinence totale, mais impossible de m'y résoudre, le concept était intolérable à mes yeux, surtout ne plus boire ne serait-ce que 2 bouteilles qu'une coupe de champagne à mon anniversaire ou au jour de l'an.

Merci à vous ! J'ai déjà raconté cette histoire, mais quelques pans n'étaient jamais sortis de discussions privées. Ce sont de mauvais souvenirs, les évoquer en détails n'est pas une partie de plaisir, mais c'est une bonne piqûre de rappel. Quand on est alcoolique abstinent, il faut toujours se rappeler d'où l'on vient, surtout quand une envie pointe le bout de son nez...

Voici donc la dernière partie de mon récit, pour la comprendre, vous aurez besoin de savoir que je passionné de moto et de heavy metal en particulier du groupe Metallica.

Il y a quasiment 2 ans, J'ai eu l'occasion de voir un documentaire sur le groupe Metallica intitulé : "Some Kind Of Monster". Ce documentaire était sensé être un making of de ce qui allait être l'album "St Anger". Mais à peine le tournage commencé, le groupe traverse une période de crise majeure et est au bord de la rupture. On y voit le chanteur James Hetfield confronté à son alcoolisme partir en cure et revenir dans le groupe au bout de 6 mois, complètement abstinent.
C'est peut-être idiot, le voir abstinent et bien mieux dans ses baskets à cause de ça, ça m'a fait me dire que si lui y était arrivé, pourquoi pas moi !

Le samedi 21 Août au soir j'étais sorti avec mes potes, je suis rentré chez moi au petit matin, déchiqueté, en moto bien sur.

Le dimanche, je me suis levé avec une belle gueule de bois, l'estomac en feu : je me suis dit aujourd'hui je bois pas... et j'ai enquillé 18 picon-grimbergen dans la journée !

Le Lundi 23 Août 2010, j'étais en vacances, ma femme bossait et avait mis les gamins au centre de loisir pour que je sois tranquille.

Je me suis levé, j'ai pris un café, j'ai allumé l'ordi j'ai mis itunes en route. La première chanson à passer était "Master Of Puppets" de Metallica. Vous ne connaissez peut-être pas, c'est une chanson sur la dépendance à la drogue, où la drogue est personnalisée en un maître des pantins qui tire les ficelles des dépendants, contrôlant totalement leur vie. J'ai entendu cette chanson 1 milliard de fois avant, mais ce jour là elle a fait tilt !
J'ai coupé la musique, et je me suis rendu compte que j'étais un pantin comme dans cette chanson, ma vie gouvernée par l'alcool.

J'ai ouvert les yeux sur ce que j'étais : un pauvre mec qui allait tout perdre à cause de son alcoolisme. Il ne fallait pas être grand devin pour entrevoir ce qu'allait être la suite de ma vie : ma femme allait se barrer avec mes enfants, je boirais un peu plus, je perdrais mon boulot, alors rien ni personne ne m'empêcherait de sombrer corps et âme dans l'alcool et au bout du chemin : la mort.
Et encore, c'était la prévision la plus optimiste, car je roulais depuis des années bourré à moto, et qu'un jour où l'autre, l'accident grave allait arriver avec à la clef : la mort, le handicap ou la tôle.

Je me suis dit que cette fois-ci, j'arrêtais les frais, que je voulais voir mes enfants grandir, que cette femme que j'aime plus que tout au monde, je voulais qu'elle reste avec moi. JE VOULAIS VIVRE !!! Tout cela passait par une étape : sortir définitivement cette saloperie de produit de ma vie . J'ai vidé dans les chiottes tout l'alcool qu'il y avait chez moi.

Après l'euphorie du moment, les premiers signes de syndrome de sevrage sont apparus en fin d'après midi : sentiment d'oppression grandissant, j'avais une envie de boire à hurler, je n'ai presque pas dormi, j'ai fait des cauchemars toute la nuit.
Le lendemain j'étais pas bien du tout : fièvre, spasmes, sueurs froides (des gouttes grosses comme le petit doigt ).. L'envie de boire me rongeais, en faisant des recherches, je suis tombé sur un autre forum consacré aux dépendances, j'y ai trouvé des conseils, des astuces pour ne pas craquer. Et ça m'a aidé à tenir heure par heure, jour par jour. J'ai vu que je pouvais avoir une aide médicale, participer à des réunion de MAB si je voulais. J'ai pris la décision d'attendre et de faire appel à ces aides si j'échouais dans ma tentative.

Au bout de 2 semaines, j'ai trouvé le courage de dire à ma femme que si je ne buvais plus d'alcool, ce n'était pas seulement pour faire un régime, mais bien parce que je suis malade alcoolique et qu'il ne faut plus que je touche une goutte d'alcool de ma vie. J'avais extrêmement peur de sa réaction, mais elle en a été heureuse et soulagée, et m'apporte depuis un soutien primordial.
SHALE
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Féminin 01/01/2009

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