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L'humilité
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L'humilité
Le pouvoir de l’humilité
« Comment, sur la base d’une négation constante de soi, peut-on trouver
la paix ? » interroge Véronique Desjardins. S’aimer implique
d’accueillir ses qualités comme ses défauts.
La plupart des traditions spirituelles l’ont compris.
Le Dalaï-Lama a, paraît-il, été très surpris, lors de ses premiers
contacts avec l’Occident, de découvrir cette étrange maladie dont la
plupart d’entre nous sont atteints : le manque d’amour de soi – pour
ne pas dire la détestation – tant celle-ci était inconnue dans son pays
d’origine.
Ce conflit avec soi-même est doublement tragique. Il conduit
évidemment à refuser des parts de soi considérées comme négatives et que
nous voudrions faire disparaître, ou à nier certains aspects de notre
être – la fameuse part d’ombre de l’analyse jungienne – qui ne
correspondent pas à l’image que nous voulons conserver de nous. Ce
qui aboutit à une véritable autocensure.
Mais ce qui est plus grave,
c’est que le non-amour de soi se projette sur notre être tout entier, y
compris sur les potentialités qui constituent notre richesse la plus
intime. En refusant notre part d’ombre, nous refusons aussi notre
part de lumière, le réservoir de force, de confiance en soi, d’élan
vital, toujours présent au fond de nous-mêmes. Si nous regardons bien,
nous n’avons choisi ni nos “talents” ni ce que nous considérons comme
négatifs. Il n’y a donc ni fierté ni culpabilité à avoir quand nous
découvrons ce que nous sommes.
L’humilité que prônent toutes les voies spirituelles ne peut pas se
fabriquer, on ne devient pas humble parce que l’on prétend “être tout
petit”.
La véritable humilité, c’est de se voir tel que l’on est, ni plus ni
moins, et de s’accepter dans son intégralité, en assumant ses failles,
mais aussi ses dons et ses qualités comme des faits. Ce qui revient à
quitter le monde du jugement.
Chez beaucoup d’Occidentaux, la spiritualité, qui devrait être le
terrain privilégié de la réconciliation avec soi-même, aboutit souvent à
son contraire, le renforcement de l’aliénation dont on désire
s’affranchir. Les chercheurs de vérité s’adressent souvent à des
maîtres, non pas tant parce qu’ils sont animés par une authentique
recherche, mais parce qu’ils ne s’aiment pas. Ils espèrent que les
enseignements spirituels vont les aider à “devenir meilleurs”.
.../...
Nous nous plaignons souvent de
manquer d’énergie, mais la non-acceptation de nous-mêmes, sous ses
multiples formes, constitue le plus grand blocage énergétique que l’on
puisse imaginer, blocage que nous ne cessons d’alimenter
par de nouveaux refus.
En fait, cette erreur témoigne d’une incompréhension des lois qui
régissent le processus même de la transformation. Car c’est bien à une
transformation que nous invite toute voie spirituelle, non pas sur la
base de la suppression de certains aspects de nous-mêmes, mais de leur
transmutation, véritable alchimie intérieure. Ce dont nous voulons à
toute force nous débarrasser pourrait bien être notre plus grande
richesse.
Sœur Emmanuelle raconte une très belle histoire concernant les
chiffonniers du Caire : les détritus de la décharge sur laquelle ils
naissaient, vivaient et mouraient dans des conditions épouvantables
étaient devenus, avec le temps, un engrais particulièrement fertile que
la municipalité du Caire est venue acheter pour l’épandre sur les champs
d’Egypte.
On parle sans arrêt de “devenir soi-même”, souvent dans un esprit
de revendication, comme si l’extérieur – la société, le milieu
professionnel, l’entourage proche – était responsable de notre
aliénation. Mais, ne sommes-nous pas les premiers artisans, à force
de nous refuser, de notre prison ?
La fameuse “connaissance de soi” suppose l’intégration de tous
les aspects de notre réalité actuelle, ceux que nous aimons et ceux que
nous n’aimons pas – mais également ceux que nous ne connaissons pas
encore et que notre attitude d’accueil va permettre de révéler à la
conscience.
Les Tibétains ont une très belle expression : entrer en amitié avec
soi-même, et cette amitié se pratique au quotidien, instant après
instant. Comme le dit un adage soufi : “Ou vous entrerez entier au
Paradis, ou vous n’y entrerez pas.” »
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« Comment, sur la base d’une négation constante de soi, peut-on trouver
la paix ? » interroge Véronique Desjardins. S’aimer implique
d’accueillir ses qualités comme ses défauts.
La plupart des traditions spirituelles l’ont compris.
Le Dalaï-Lama a, paraît-il, été très surpris, lors de ses premiers
contacts avec l’Occident, de découvrir cette étrange maladie dont la
plupart d’entre nous sont atteints : le manque d’amour de soi – pour
ne pas dire la détestation – tant celle-ci était inconnue dans son pays
d’origine.
Ce conflit avec soi-même est doublement tragique. Il conduit
évidemment à refuser des parts de soi considérées comme négatives et que
nous voudrions faire disparaître, ou à nier certains aspects de notre
être – la fameuse part d’ombre de l’analyse jungienne – qui ne
correspondent pas à l’image que nous voulons conserver de nous. Ce
qui aboutit à une véritable autocensure.
Mais ce qui est plus grave,
c’est que le non-amour de soi se projette sur notre être tout entier, y
compris sur les potentialités qui constituent notre richesse la plus
intime. En refusant notre part d’ombre, nous refusons aussi notre
part de lumière, le réservoir de force, de confiance en soi, d’élan
vital, toujours présent au fond de nous-mêmes. Si nous regardons bien,
nous n’avons choisi ni nos “talents” ni ce que nous considérons comme
négatifs. Il n’y a donc ni fierté ni culpabilité à avoir quand nous
découvrons ce que nous sommes.
L’humilité que prônent toutes les voies spirituelles ne peut pas se
fabriquer, on ne devient pas humble parce que l’on prétend “être tout
petit”.
La véritable humilité, c’est de se voir tel que l’on est, ni plus ni
moins, et de s’accepter dans son intégralité, en assumant ses failles,
mais aussi ses dons et ses qualités comme des faits. Ce qui revient à
quitter le monde du jugement.
Chez beaucoup d’Occidentaux, la spiritualité, qui devrait être le
terrain privilégié de la réconciliation avec soi-même, aboutit souvent à
son contraire, le renforcement de l’aliénation dont on désire
s’affranchir. Les chercheurs de vérité s’adressent souvent à des
maîtres, non pas tant parce qu’ils sont animés par une authentique
recherche, mais parce qu’ils ne s’aiment pas. Ils espèrent que les
enseignements spirituels vont les aider à “devenir meilleurs”.
.../...
Nous nous plaignons souvent de
manquer d’énergie, mais la non-acceptation de nous-mêmes, sous ses
multiples formes, constitue le plus grand blocage énergétique que l’on
puisse imaginer, blocage que nous ne cessons d’alimenter
par de nouveaux refus.
En fait, cette erreur témoigne d’une incompréhension des lois qui
régissent le processus même de la transformation. Car c’est bien à une
transformation que nous invite toute voie spirituelle, non pas sur la
base de la suppression de certains aspects de nous-mêmes, mais de leur
transmutation, véritable alchimie intérieure. Ce dont nous voulons à
toute force nous débarrasser pourrait bien être notre plus grande
richesse.
Sœur Emmanuelle raconte une très belle histoire concernant les
chiffonniers du Caire : les détritus de la décharge sur laquelle ils
naissaient, vivaient et mouraient dans des conditions épouvantables
étaient devenus, avec le temps, un engrais particulièrement fertile que
la municipalité du Caire est venue acheter pour l’épandre sur les champs
d’Egypte.
On parle sans arrêt de “devenir soi-même”, souvent dans un esprit
de revendication, comme si l’extérieur – la société, le milieu
professionnel, l’entourage proche – était responsable de notre
aliénation. Mais, ne sommes-nous pas les premiers artisans, à force
de nous refuser, de notre prison ?
La fameuse “connaissance de soi” suppose l’intégration de tous
les aspects de notre réalité actuelle, ceux que nous aimons et ceux que
nous n’aimons pas – mais également ceux que nous ne connaissons pas
encore et que notre attitude d’accueil va permettre de révéler à la
conscience.
Les Tibétains ont une très belle expression : entrer en amitié avec
soi-même, et cette amitié se pratique au quotidien, instant après
instant. Comme le dit un adage soufi : “Ou vous entrerez entier au
Paradis, ou vous n’y entrerez pas.” »
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Malau- Super Tchatcheur
- 01/01/2009
Re: L'humilité
Il y a plusieurs passages intéressants dans ce texte, j'aime particulièrement celui-là qui me parle beaucoup
L’humilité que prônent toutes les voies spirituelles ne peut pas se fabriquer,
on ne devient pas humble parce que l’on prétend “être tout petit”.
La véritable humilité, c’est de se voir tel que l’on est, ni plus ni moins,
et de s’accepter dans son intégralité, en assumant ses failles, mais
aussi ses dons et ses qualités comme des faits. Ce qui revient à quitter
le monde du jugement.
Malau- Super Tchatcheur
- 01/01/2009
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