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Un mois en cure par Shale

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Un mois en cure par Shale Empty Un mois en cure par Shale

Message  SHALE Ven 18 Juin - 21:05

Un mois en cure, témoignage....



Je vais essayer de vous faire partager l'expérience que j'ai vécu il y a plus de douze ans maintenant, pendant ma cure au SHALE, près de la Rochelle.
Tout d'abord, je voulais préciser qu'il m'a fallu très longtemps pour prendre cette décision de partir en cure. J'y étais fortement opposée et ce depuis le jour où j'avais enfin réussie à m'avouer que j'étais alcoolique. Pour en arriver là, il m'avait fallu plusieurs comas éthyliques et plusieurs sevrage au CHU et aussi en HP.
Ces sevrages s'étant avérés inefficaces et l'alcool prenant de plus en plus d'emprise sur ma vie, un matin je me suis réveillée en me disant que je n'avais plus le choix: ou je continuais à ce rythme et au vu de mon état de santé, il ne me restait plus guère d'années à vivre ou je me donnais vraiment les moyens de me soigner. Il ne me restait que la cure fermée que je n'avais pas encore tentée. Mon choix a donc été vite fait, il était dicté je crois par un instinct de survie.
Sur les conseils d'un alcoologue que j'avais consulté en urgence, je choisis d'appeler le Shale. On me proposa une date d'entrée trois semaines plus tard, à condition de confirmer mon désir d'y aller chaque vendredi. Un certificat médical n'était pas nécessaire et tout était pris en charge par la sécurité sociale et par la mutuelle. L'arrêt de travail était anonyme et ne mentionnait pas la cause de mon hospitalisation.
Le 14 Avril 1998, je partais donc pour un mois au S.H.A.L.E, service hospitalier d'aide à la libération éthylique, à St Xandre près de la Rochelle. J'avais enfin accepté la nécessité de me soigner et de faire un travail sur moi même pour comprendre le pourquoi de mon alcoolisme.
La cure se déroule sur 29 jours, dans un lieu coupé de l'extérieur, un répit important et nécessaire dans sa vie, le moyen de profiter des outils thérapeutiques qui nous sont proposés ici.
J'ai vécu cette coupure avec mon environnement social et familial comme une pause dans mon existence, en fait cette coupure a eu une importance énorme. Il y a eu un avant le Shale et un après. L'avant c'était l'enfer, l'après c'était et c'est encore le bonheur de vivre libre.
Pour en revenir au centre de cure, j'y ai trouvé respect, dignité, chaleur humaine et sécurité. Ce temps était fait pour moi et rien que pour moi, c'est un cadeau inestimable d'avoir un mois rien que pour soi!
L'équipe se compose d'infirmiers, de médecins, de psychologues, de personnel de services, tous formés à l'alcoologie. Et bien sûr il y a les curistes. Chaque groupe de curistes est composé de huit malades qui arrivent chaque mardi et restent pendant quatre semaines, sauf désir de partir ou rupture du contrat. Ce contrat est simple: pas d'alcool, pas de médicaments psychotropes, pas de relations amoureuses, sorties à l'extérieur et visites très réglementées. Ici, le tutoiement est de rigueur, pas de hiérarchie.
Le règlement est assez stricte ce qui est nécessaire au bon déroulement de la cure: pas de portable, pas de télé, visites et coups de téléphone au compte goutte. Nous sommes ici pour faire le point sur nous même et rien que sur nous.

La cure débute par un sevrage médicalisé.Ce sevrage comprend:
-une visite médicale avec un bilan sanguin très approfondi.
-deux perfusions par jour, les trois premiers jours pour éviter tout accident du au manque.
-des "chauffantes", c'est à dire des injections de sulfate de magnésium pendant toute la cure, piqûres qui peuvent devenir très agréables au fur et à mesure que nous arrivons à contrôler cette chaleur qui nous inonde de la tête aux pieds. Le sulfate de magnésium aide aussi à pallier le manque et facilite la reconstitution de l'organisme mis à mal par l'alcool. On reçoit aussi un supplément en vitamine B, car en général nous sommes fortement carencé en vitamines et minéraux. Nous sommes aussi déshydraté, car contrairement à ce que l'on pourrait penser l'alcool déshydrate fortement. Nous devons donc boire plus de deux litres d'eau par jour.

Ce sevrage dure une semaine et dans le même temps, on diminue progressivement les médicaments psychotropes que nous prenions à notre arrivée. Ce sevrage m'a paru relativement facile tant l'entourage est présent et rassurant.
Nous rencontrons aussi le psychiatre à notre arrivée et nous le reverrons avant notre départ pour faire le point avec lui sur l'avant et l'après cure.

Ensuite, nous entrons dans le vif du sujet, c'est à dire le travail sur soi. Il comporte:
-des séances de relaxation selon la méthode Vittoz, séances qui nous donnent les outils pour lutter contre nos angoisses et pour apprendre à les gérer et à les maîtriser.
-des séances de psychothérapie de groupe. Un psychologue nous amène à nous confronter et à reconnaître ce que ce "merveilleux médicament de la souffrance" nous a permis d'enfouir jusqu'à maintenant. Il nous aide à remonter parfois très loin dans notre enfance pour trouver là où ça a bloqué. L'expérience des autres est aussi d'une grande aide pour nous amener à y voir clair.
-des séances d'informations en alcoologie, séances qui nous enseignent tout ce qui concerne la dépendance physique et psychique et qui ont pour but de nous rendre responsables et informés. Elles nous aident aussi à préparer notre sortie et à affronter le monde extérieur en disant non à l'alcool.

Il y a en permanence dans le centre une trentaine de curistes et chaque semaine, les sortants accueillent les entrants.
D'ailleurs, les nouveaux arrivants partagent leur chambre avec un ancien qui est toujours de bon conseil et qui sait nous rassurer.
Je n'ai qu'un regret, c'est de ne pas avoir pris la décision de partir en cure plus tôt, j'aurais gagné de nombreuses années sur l'alcool, années que je ne rattraperai jamais.
Alors si vous voulez vous sortir de l'alcool, n'hésitez pas à partir en cure, c'est une expérience rare et elle m'a sauvé la vie.
Je voudrais aussi préciser qu'après la cure, nous pouvons appeler le centre ou y aller aussi souvent que nous le désirons, notamment au moindre coup de blues! Jour et nuit, quelqu'un est là pour nous écouter et nous répondre! Même si on n'utilise pas cette possibilité, c'est extrêmement rassurant de l'avoir.
Alors, n'hésitez plus, foncez!!!

"Demain sera un autre jour..."
SHALE
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Féminin 01/01/2009

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